Yahoo Actualités Attaques de drones sur Naypyidaw : “La ligne de front se rapproche de la capitale birmane”
Vingt-huit drones. Cinq mois de préparation. Trois cibles dans la capitale, Naypyidaw. Voilà, résumée en chiffres, l’opération que les forces de résistance ont conduite jeudi 4 avril contre la junte au pouvoir en Birmanie. “Nous avons utilisé douze drones pour le quartier général [de l’armée], douze pour la base aérienne et quatre pour la résidence [du chef de la junte] Min Aung Hlaing”, a précisé un porte-parole de la Shar Htoo Waw, interrogé par The Irrawaddy.
Cette unité spécialisée dans les drones est rattachée au Gouvernement d’unité nationale (NUG en anglais), le gouvernement en exil qui se veut le représentant de l’ensemble des mouvements de résistance à l’œuvre dans le pays.
The Irrawaddy rapporte que la base aérienne d’Aye Lar, qui jouxte l’aéroport commercial, a été endommagée par ces attaques de drones kamikazes. Y sont notamment parqués des avions de chasse SU-30. Myanmar Now a interrogé des riverains, qui ont confirmé l’attaque mais ont expliqué qu’elle n’avait pas fait de dégâts. “Les drones ont atterri au bord de la piste de l’aéroport. Il n’y a eu que peu ou pas de dégâts et aucune victime n’est à déplorer”, a assuré l’un d’eux.
Une version qu’a mise en avant la presse officielle du régime. The Global New Light of Myanmar écrit ainsi que l’ensemble des drones des “terroristes” ont été interceptés ou détruits. “Heureusement, cet incident n’a fait aucune victime et n’a endommagé aucun bâtiment.”
Que ces attaques aient ou non atteint leurs cibles, “elles montrent que la ligne de front se rapproche de la capitale birmane”, relève Nikkei Asia. Depuis le coup d’État de février 2021 qui a renversé le gouvernement dirigé par Aung San Suu Kyi, une multitude de groupes armés combattent la junte.
La résistance est entrée dans une nouvelle phase en octobre 2023 avec le lancement de la vaste offensive 1027. Un peu partout dans le pays, les Forces de défense du peuple ont conquis des bases militaires et des villes aux mains de la junte. Affaiblie, cette dernière a décidé en février de recourir à la conscription obligatoire. “La junte impose la conscription et terrifie la population, souligne Kyaw Zaw, porte-parole du NUG, auprès d’Al-Jazeera. Avec cette attaque contre son centre névralgique, Naypyidaw, nous voulons lui dire qu’elle n’a plus aucun endroit où elle peut se sentir en sécurité.”
[...] Lire la suite sur Courrier international
