Attaque à Moscou : journée de deuil national en Russie après la fusillade du Crocus City Hall

INTERNATIONAL - Déposer des fleurs, des peluches, et allumer quelques bougies. La Russie observe ce dimanche 24 mars une journée de deuil national, en hommage aux 137 morts et d’une fusillade perpétrée dans une salle de concert à Moscou ce vendredi. Cette attaque est la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d’années, et la plus sanglante à avoir été revendiquée par l’État Islamique en Europe.

Depuis 48 heures une image circule sur les réseaux sociaux d’une bougie sur fond noir avec l’inscription : « Crocus City Hall. 22/03/2024. Nous sommes en deuil… ». Le visuel est aussi diffusé sur de nombreux panneaux publicitaires et dans certains arrêts de bus à Moscou, et surtout sur les écrans installés à proximité de la salle de concert attaquée.

Fermetures exceptionnelles et don du sang

Les musées et les théâtres de Moscou ont annoncé leur fermeture pour le week-end, dans la foulée de l’attaque. Les cinémas moscovites ont fermé eux aussi pour samedi et dimanche, en présentant leurs « condoléances » aux familles des victimes.

Toute la journée de samedi, des dizaines de Russes sous le choc ont afflué vers des centres de dons du sang à Moscou ou des mémoriaux improvisés, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. « Quand on voit cette situation, on n’a pas envie de rester à l’écart, on a envie d’aider », a expliqué à l’AFP Vladislav, étudiant de 18 ans, en faisant la queue pour donner son sang.

Le bilan s’établissait dimanche après-midi à 137 morts et 152 blessés, selon le ministère russe des Situations d’urgence. Les recherches dans les décombres du bâtiment ravagé par les flammes et dont le toit s’est partiellement écroulé se poursuivent et pourraient prendre des jours, faisant craindre un bilan plus lourd.

Poutine passe sous silence la revendication de l’EI

Dénonçant un acte « terroriste barbare », Vladimir Poutine a, dans une allocution télévisée samedi, promis de châtier les coupables. Sur un de ses comptes Telegram, l’État Islamique a affirmé dès vendredi soir que l’attaque avait été menée par quatre de ses membres, et s’inscrivait « dans le contexte (...) de la guerre faisant rage » entre le groupe et « les pays combattant l’Islam ».

L’organisation terroriste a appuyé ses propos par une courte vidéo qui montre plusieurs individus aux visages floutés et aux voix brouillées, armés de fusils d’assaut et de couteaux, dans ce qui semble être le hall de la salle de concert Crocus City Hall de Krasnogorsk. Les assaillants tirent plusieurs rafales, de nombreux corps inertes jonchent le sol et on aperçoit un début d’incendie en arrière-plan.

Cependant, ni Vladimir Poutine, ni les services de sécurité (FSB) n’accusent le groupe jihadiste. Le président russe a annoncé que « les quatre auteurs » de l’attentat avaient été arrêtés « alors qu’ils se dirigeaient vers l’Ukraine », sans mentionner la revendication de l’EI. Ces quatre « citoyens étrangers » ont été capturés dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine et du Bélarus, selon les autorités.

« L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident », a martelé le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, rejetant des accusations « absurdes ». Le Premier ministre polonais Donald Tusk a dit samedi espérer que cette attaque ne deviendrait pas « un prétexte » à une « escalade de la violence », dans une claire allusion à l’Ukraine.

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