Arrêter la retransmission d'un match en cas d'incident raciste? La proposition des députés fait bondir les diffuseurs et les instances

Arrêter la retransmission d'un match en cas d'incident raciste? La proposition des députés fait bondir les diffuseurs et les instances

En football, les conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur les disfonctionnements des fédérations sportives ont donné lieu ce lundi à des propositions fortes. Parmi les nombreuses recommandations du rapport, il y en a une assez spectaculaire: celle d’interrompre la retransmission d’un match en cas de discrimination majeure.

Que ce soit pour des cris de singes ou des chants homophobes lors d'une manifestation sportive, la députée écologiste Sabrina Sebaihi a une solution radicale: couper les caméras, même si le match se poursuit. Cette mesure se veut symbolique et pragmatique pour la rapporteure. Une idée qui passe mal chez les médias...

Les diffuseurs enragent

Une source proche d'une chaîne payante parle d’une "décision totalitaire", digne d’une censure et loin de l’origine du problème: les comportements déplacés dans les tribunes d’un stade.

Un autre diffuseur se montre aussi très surpris et évoqué "une aberration totale": "Plutôt que de prendre le problème à bras le corps, les parlementaires se disent que pour préserver la sécurité sur place, tant pis pour le diffuseur. Ces chaînes sont les principales sources de financement du football français. Dès qu'il y a un problème, il faut que ce soit elles qui payent!"

Une décision trop radicale pour les instances

Pour les instances, cette proposition est trop radicale. Au sein de Ligue de football professionnel, on recommande le même choix que pour les violences: ne pas filmer la scène et baisser le son.

Une volonté partagée par un expert des médias, contacté par RMC Sport : "Ce libellé ne me parait pas applicable. Le diffuseur peut éviter de montrer certaines images mais n’est pas en mesure de décider unilatéralement l’arrêt de la diffusion. C’est l’arbitre et la gouvernance sportive qui doit rester décisionnaire." Face à ces conclusions, plusieurs chaînes ne comptent pas rester les bras croisés. Elles demandent des explications dès ce lundi soir aux dirigeants du football français.

Article original publié sur RMC Sport