Après le viol de Courbevoie, Emmanuel Macron veut instaurer un « temps d’échange » à l’école cette semaine

En toute fin d’année scolaire, Emmanuel Macron veut imposer cet espace de dialogue et d’échanges pour empêcher « les discours de haine » de s’infiltrer dans les écoles.
LUDOVIC MARIN / AFP En toute fin d’année scolaire, Emmanuel Macron veut imposer cet espace de dialogue et d’échanges pour empêcher « les discours de haine » de s’infiltrer dans les écoles.

ÉDUCATION - Décision actée en conseil des ministres. Après le viol à caractère antisémite commis sur une jeune fille de 12 ans à Courbevoie samedi 15 juin et l’émoi que ce drame a provoqué, le président de la République Emmanuel Macron a pris la décision, ce mercredi 19 d’imposer un « temps d’échange » dans les salles de classe, au primaire et au collège, pour qu’y soit abordée la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

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Alors que les sujets identitaires, et notamment la question de l’antisémitisme, s’invitent chaque jour un peu plus dans la campagne des législatives, la médiatisation de ce fait divers a donc poussé le gouvernement à réagir. Le chef de l’État a ainsi demandé à sa ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, d’organiser ce temps d’échange dans les prochains jours. Un peu plus tôt, BFMTV avait évoqué « une heure » dédiée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Selon l’entourage de la ministre de l’Éducation à nos confrères, ce temps d’échanges « s’appuiera sur les contenus existants en matière de lutte contre toutes les formes de discriminations ». Et concernera à la fois les écoles primaires et les collèges, les lycées en étant exemptés du fait de la période des examens.

Le chef de l’État a eu des « paroles solennelles et graves sur le fléau de l’antisémitisme » durant le conseil des ministres, a indiqué son entourage à l’AFP. En souhaitant ces discussions, Emmanuel Macron veut faire en sorte que « les discours de haine porteurs de lourdes conséquences » ne s’« infiltrent pas » dans les établissements scolaires, a-t-il été précisé.

Bond antisémite

Ce mercredi, la jeune fille de 12 ans qui avait dénoncé quatre jours plus tôt une agression à caractère antisémite par plusieurs adolescents affirme avoir été traitée de « sale juive » et menacée de mort avant d’être violée. Face aux enquêteurs, la jeune victime indique avoir expliqué à l’un des garçons qu’elle refusait de parler de sa religion pour « se protéger », après plusieurs questions insistantes pour savoir pourquoi elle n’évoquait pas ce sujet.

À ce stade de l’enquête, deux garçons de 13 ans ont été mis en examen mardi pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite visant la jeune victime. Ils ont tous deux été placés sous mandat de dépôt. Un troisième garçon, âgé de 12 ans, est quant à lui placé sous le statut de témoin assisté pour viol et mis en examen pour les autres infractions.

Un nouveau fait divers sur fond d’antisémitisme plus qu’inquiétant alors que dès janvier, le Crif alertait sur l’« explosion » des actes antisémites en France depuis l’attaque du 7 octobre. Selon ces statistiques, « 366 faits antisémites » ont été recensés entre janvier et mars, en hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023.

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