Agriculteurs: Gabriel Attal annonce l'inscription de "l'objectif de souveraineté alimentaire dans la loi"

Une troisième prise de parole en moins d'une semaine pour parvenir à faire redescendre la pression. À quelques heures d'une conférence de presse d'Emmanuel Macron sur les règles européennes agricoles, Gabriel Attal a dévoilé une nouvelle série de mesures.

"Nous voulons être souverains, souverains pour cultiver. Souverains pour récolter. Souverains pour nous alimenter", a expliqué le Premier ministre, qui veut livrer un "message clair" avec "deux mots d'ordre pour l'agriculture: produire et protéger".

30% des fruits et légumes vendus en France produits ailleurs

Dans ce cadre, le chef du gouvernement veut inscrire "l'objectif de souveraineté alimentaire dans la loi", en concertation avec les agriculteurs.

Cette notion renvoie à l"autonomie" de l'agriculture française tout en maintenant des liens avec l'extérieur. Très concrètement, un tiers de nos fruits et légumes sont désormais importés depuis nos voisins européens ou de pays hors zone UE. Jusque dans les années 2000, près de 100% des fruits et légumes vendus en France étaient produits dans l'Hexagone et dans les Outre-mers.

Si la demande semble symbolique, elle a l'avantage de répondre à l'une des revendications d'Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, le principal syndicat agricole. Gabriel Attal avait déjà évoqué le sujet dimanche dernier en Indre-et-Loire. "Il faut arrêter d'importer des produits qu'on pourrait faire chez nous", avait lancé Gabriel Attal.

Selon un rapport de France Agrimer, de 2019 à 2021, 33% des légumes étaient importés, 37% des fruits tempérés, 21 % de la viande bovine, 26% de la viande porcine et même 42% de la volaille.

Haro sur les céréales ukrainiennes

Pour faciliter la production française, le chef du gouvernement, qui a annoncé une aide de 150 millions d'euros pour les éleveurs dès cet été, demande également l'application renforcée de la loi Egalim dans la restauration collective. Ce texte régule les relations entre les agriculteurs et la grande distribution.

Le Premier ministre met également la pression sur la Commission européenne en demandant à ce que la question des céréales ukrainiennes soit abordée dans le cadre d'une négociation européenne.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Kiev peut envoyer sans droit de douane particulier son blé sur le marche européen avec une forte influence sur le prix des denrées agricoles en France. En janvier 2023, la tonne de maïs produite en France était vendue à 181 euros la tonne contre 270 euros un an plus tôt.

Article original publié sur BFMTV.com