Affaire Jubillar: de nouveaux éléments au cœur de l'enquête, une nouvelle audience prévue ce jeudi
Un nouveau chapitre judiciaire. À partir de 8h30 ce jeudi 18 janvier, le dossier Jubillar va être examiné par la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse. C'est la date qui a été fixée pour l'examen de son appel sur l'ordonnance de son renvoi aux assises, qui va aussi être utilisée pour répondre à une demande du parquet général.
Delphine Jubillar, alors âgée de 33 ans, a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, où le couple vivait avec leurs enfants, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, ni preuve irréfutable, c'est un faisceau d'indices concordants qui a conduit les juges d'instruction à mettre en examen Cédric Jubillar, six mois après la disparition de sa femme.
Un appel du renvoi aux assises
En novembre, les deux juges en charge du dossier Jubillar ont signé l'ordonnance de mise en accusation, ouvrant ainsi la voie à un procès aux assises. Les avocats de Cédric Jubillar avaient annoncé dans la foulée qu'ils faisaient appel de ce renvoi devant la cour d'assises du Tarn.
"On a pris le soin de lire cette ordonnance de mise en accusation et nous avons décidé bien évidemment d'en relever appel, considérant que notre client est innocent. Nous exploiterons tous les recours à notre disposition pour démontrer la vacuité de ce dossier", avait déclaré à l'AFP Alexandre Martin, l'un des trois avocats du peintre-plaquiste de 36 ans, en détention depuis juin 2021.
Estimant que les enquêteurs ne disposent pas de preuves de sa culpabilité, sa défense a déposé plusieurs demandes de mise en liberté depuis 2021. Elles ont toutes été rejetées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse. Le recours contre l'ordonnance de mise en accusation sera donc examiné ce jeudi par la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse.
Une autre demande du parquet général
Mais une autre demande sera examinée en même temps, formulée par le parquet général. Le procureur général de Toulouse, Franck Rastoul, a affirmé le 12 janvier à l'AFP avoir demandé un supplément d'information dans ce dossier. Selon les informations de BFMTV, deux éléments, apparus après le renvoi aux assises, intriguent le parquet qui souhaite qu'ils soient approfondis.
Le premier est une conversation téléphonique entre un détenu et sa mère datée du 22 novembre. Le détenu aurait parlé avec sa mère de l'affaire et évoqué les prénoms de trois personnes, dont au moins deux apparaissent dans le dossier Jubillar, selon La Dépêche du Midi. Le parquet souhaite que le détenu en question et sa mère soient entendus par les enquêteurs.
Par ailleurs, un homme de la région a joint les gendarmes à plusieurs reprises. Il explique avoir des informations sur l'affaire Jubillar et souhaite leur en faire part. Ces informations ont été portées à la connaissance du parquet général, qui aimerait qu’il soit entendu, a appris BFMTV d'une source judiciaire.
La perspective d'un procès repoussée?
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse va donc devoir statuer sur cette demande de supplément d'information, une décision qui peut être rendue ce jeudi ou à une date ultérieure.
Si elle est acceptée, d'autres actes d'enquête devront avoir lieu, comme l'audition des personnes concernées, ce qui pourrait repousser la venue d'un procès.
Les juges devront également se prononcer plus tard sur la contestation des avocats de Cédric Jubillar de son renvoi aux assises.