Affaire Jubillar: le parquet général de Toulouse demande un supplément d'information
Le parquet général de Toulouse va demander à ce que de nouveaux éléments soient examinés dans le cadre de l'instruction sur le meurtre de Delphine Jubillar. Un supplément d'information va être réclamé le 18 janvier prochain devant la cour d'appel de Toulouse qui doit examiner la validité du renvoi du mari Cédric devant une cour d'assises ordonné par les juges d'instruction en novembre dernier.
"Je vous confirme que le parquet général a pris des réquisitions sollicitant un supplément d'information", a déclaré à Franck Rastoul, le procureur général de Toulouse, confirmant des informations de La Dépêche du Midi.
Un échange téléphonique sur l'affaire, enregistré entre un détenu de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère, a suscité des interrogations, selon le journal régional. Il s'agit d'une conversation entre un détenu et sa mère datant du 22 novembre et dont le contenu a été révélé par le quotidien régional. Au cours de cet échange téléphonique, l'homme âgé de 33 ans évoque l'affaire Jubillar pendant une dizaine de secondes. Sa mère lui apprend que le mari Cédric Jubillar devrait être jugé pour le meurtre de son épouse.
- "Mais il n'y a pas de preuves, pas de preuves... Et Sofiane, et Sébastien et Mathieu, ils les connaissent pas !", s'étonne le détenu, comme l'a confirmé une source proche du dossier à BFMTV. - "Ah ! s'ils savaient...", répond la mère dans un léger rictus.
Nouveaux éléments
Le 21 novembre dernier, les deux juges d'instruction saisis du dossier sur la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 ont rendu une ordonnance de mise en accusation estimant qu'il existe des "charges suffisantes" pour renvoyer Cédric Jubillar devant la cour d'assises d'Albi. Les magistrats estimaient par ailleurs que des "investigations minutieuses et exhaustives (...) ont permis (...) d'exclure l'ensemble des autres hypothèses".
Les avocats de Cédric Jubillar ont indiqué dans la foulée faire appel de cette décision. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse sera donc saisie de ce recours le 18 janvier. Mais nouveau rebondissement dans cette affaire criminelle, cette fois-ci le parquet général demande à ce que soient versés au dossier et donc examinés par des enquêteurs de nouveaux éléments qui pourraient avoir un intérêt pour l'enquête et pour la manifestation de la vérité.
Procéduralement, une ordonnance de mise en accusation ayant déjà été rendue, ce supplément d'information est désormais le seul moyen de demander de nouvelles investigations dans cette affaire. "Il ne s'agit donc pas d'un rebondissement ni d'une carence de l'enquête des juges d'instruction" insiste cette source proche du dossier.