Absence de Macron à la marche contre l'antisémitisme: Chenu dénonce un "rendez-vous manqué"

Le Rassemblement national parle d'une même voix ce lundi pour déplorer l'absence d'Emmanuel Macron aux marches contre l'antisémitisme qui se sont déroulées la veille en France. Sébastien Chenu, député du RN, évoque sur BFMTV-RMC ce lundi un "rendez-vous manqué" du chef de l'État "avec les Français", quelques minutes après que Jordan Bardella, patron du parti, a utilisé des éléments de langage similaires sur RTL.

"Ce n'est pas clair"

"La place du président de la République était là", regrette Sébastien Chenu, qui voit en l'absence d'Emmanuel Macron ses "revirements" sur la guerre entre le Hamas et Israël. "Il nous dit à un moment 'il faut une coalition', après il nous dit 'il faut un cessez-le-feu'", égraine celui qui est également vice-président de l'Assemblée nationale. "On est obligé de mettre en parallèle sa prise de parole à l'international et ses actes à cette manifestation. Ce n'est pas clair", insiste-t-il. Et d'assener:

"En cas de gros temps, quand ça tangue dur, on a besoin d'hommes et de femmes politiques qui ont une vision."

La semaine dernière, Emmanuel Macron, qui parlait uniquement jusqu'ici de "trêve humanitaire", a également évoqué un "cessez-le-feu". Vendredi, dans un entretien à la BBC, il a exhorté Israël à arrêter de tuer des civils sans "raison" ni "légitimité". Avant d'appeler le président israélien, Isaac Herzog, pour "clarifier" ses propos.

"Emmanuel Macron se trompe"

Sébastien Chenu soupçonne Emmanuel Macron d'analyser la situation comme une "guerre de religions", de "considérer que ce sont des communautés qui s'affrontent". "Il n’y a qu’une communauté nationale. Hier, il n’y avait pas besoin d’être juif pour défiler, il n’y avait pas besoin d’avoir une quelconque croyance pour défiler", avance l'élu d'extrême droite.

Tout en taclant une nouvelle fois le locataire de l'Élysée: "Je pense qu’Emmanuel Macron se trompe, qu’il n’y voit pas clair et sincèrement ce n’est pas rassurant pour les Français." "Il ne comprend pas l'enjeu", ajoute Sébastien Chenu. "L'enjeu, c'est la lutte contre l'islamisme radical".

Si Emmanuel Macron ne s'est pas rendu au rassemblement parisien de dimanche, le président s'est fendu d'une lettre dans laquelle il s'est dit "par le cœur et par la pensée" à cet événement. Tout en dénonçant "l’insupportable résurgence d'un antisémitisme débridé", alors que plus de 1.100 actes antisémites ont été recensés depuis le 7 octobre sur le territoire français, selon les autorités.

Plus de 182.000 personnes ont marché dimanche

De son côté, le RN a suscité la polémique en amont de la marche, sa présence entraînant le refus de La France insoumise de participer à l'événement ainsi que des précautions de la part des autres formations de gauche et de Renaissance.

Les marches contre l'antisémitisme ont réuni plus de 182.000 personnes en France, dont 105.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police. Il s'agit de la plus forte mobilisation contre l'antisémitisme depuis la marche de protestation contre la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990. Un rassemblement auquel François Mitterrand avait participé.

Article original publié sur BFMTV.com