Les 10 signes du réchauffement climatique en 2022
De gigantesques incendies, des ouragans, des canicules… 2022 a été le théâtre des multiples épisodes découlant du réchauffement climatique. En France ou dans le monde entier, chaque coin de la planète a connu au moins un moment critique. Petit tour d’horizon avec les dix signes les plus frappants de l’année.
Les incendies records en Gironde
Nombreux ont été les pays du monde à devoir affronter les violents incendies dûs aux fortes chaleurs. La France n’y a pas échappé, et notamment le département de la Gironde cet été. Pendant près de deux mois, 20 000 et 7 000 hectares sont respectivement partis en fumée à Landiras et à la Teste-De-Buch. Des dégâts tristement historiques avec plusieurs habitations détruites, des populations déplacées et une saison estivale inexistante pour les professionnels du tourisme locaux. Des conséquences qui ne risquent pas de réduire de sitôt : selon une étude du World Ressources Institute, les feux de forêt détruisent deux fois plus de surface dans le monde qu’il y a vingt ans. Au total, 62 175 hectares de forêts ont brûlé en France en 2022.
2022, l'année la plus chaude jamais enregistrée en France
Selon les hypothèses de Météo-France, "la température annuelle de l’ensemble de l’année 2022 sera comprise entre 14,2 °C à 14,4 °C voire 14,6 °C". Depuis le début des relevés des températures en 1900, jamais une telle température moyenne annuelle n'avait été enregistrée en France. Des mesures qui ont explosé après les multiples vagues de chaleurs de l'été dans l'hexagone. Par exemple, pas moins de 63 communes métropolitaines ont battu leur record de température simplement sur la journée du lundi 18 juillet 2022, surtout dans l'ouest du pays avec des mesures dépassant les 40°C dans de nombreuses localités. Tout cela a ainsi amené la France à subir son deuxième été le plus chaud jamais enregistré par Météo-France, après 2003. Une saison estivale record aujourd'hui, qui pourrait devenir la norme en 2050, selon l'agence météorologique française.
L’ouragan Ian frappe violemment la Floride
Le réchauffement climatique n'est pas que synonyme de chaleur, mais aussi de phénomènes à l'intensité décuplée. C'est notamment le cas de l'ouragan Ian qui a frappé de plein fouet le sud-est des États-Unis en septembre dernier. 130 personnes sont décédées dans la catastrophe, dont la grande majorité en Floride, l'État le plus touché par la catastrophe, faisant ainsi de Ian l'un des ouragans les plus meurtriers du XXIe siècle aux États-Unis. Des vents frôlant les 240km/h, des millions de personnes privées d'électricité et des précipitations diluviennes ont notamment conduit à l'un des épisodes climatiques les plus impressionnants de l'année 2022. Au total, les autorités locales ont estimé qu'au moins 50 milliards de dollars seraient nécessaires pour reconstruire les zones dévastées en Floride.
L'Ouest américain entre sécheresse intense et inondations historiques
La Floride n'a pas été la seule région des États-Unis frappée par un phénomène climatique rare. Le lac Mead, qui traverse le Nevada et l'Arizona, a connu un épisode de sécheresse exceptionnel alors que la Vallée de la Mort en Californie a été le théâtre d'inondations sensationnelles.
Le premier, plus gros réservoir d’eau du pays, a été asséché par les fortes chaleurs locales, le lac devenant partiellement désertique. On estime que le lac, qui est censé alimenter 40 millions d'Américains en eau, est tombé au taux historiquement bas de 27% de ses capacités. Plusieurs cadavres, dont un tué par balles autour des années 1980, ont même été découverts avec la baisse du niveau du lac.
Non-loin de là, le parc naturel de la Vallée de la Mort, connu pour être "l'endroit le plus chaud du monde et le plus sec d'Amérique du Nord" selon le National Park Service, a connu le 5 août 2022 d'importantes crues après des pluies diluviennes, bloquant sur place un millier de personnes. En une journée, le parc a vu tomber 75% de la quantité d'eau annuelle dans la région, une catastrophe qui n'arrive qu'une fois tous les 1 000 ans selon le NPS.
La mer Méditerranée aussi en proie à la canicule
Le réchauffement climatique n'est pas uniquement terrestre, mais aussi océanique. En 2022, la mer Méditerranée a connu une canicule aussi grave que celle que nous avons connu en surface, avec des données allant de 4 à 6°C au-dessus de la normale selon Météo-France. Avec le réchauffement climatique, celles-ci sont plus fortes, plus profondes, plus fréquentes et couvrent de plus en plus d'espace dans la mer. Évidemment, de telles montées de chaleur ont un impact direct sur les écosystèmes marins : une cinquantaine d'espèces sont très sensibles aux canicules et sont frappées par une mortalité de masse inédite. Selon Météo-France, "les simulations projettent à la fin du XXIe siècle au moins une canicule océanique par an, qui pourrait être jusqu’à 4 mois plus longue et 4 fois plus intense" dans un scénario pessimiste.
La moutarde de Dijon en pénurie à cause... d'une canicule au Canada
Vous avez sûrement eu du mal à en trouver en supermarché toute l'année. Et pour cause, la moutarde de Dijon a subi l'effet du réchauffement climatique de plein fouet après le dôme de chaleur survenu au Canada en 2021, le premier pays producteur de la graine au monde. Les températures étouffantes ont provoqué une sécheresse exceptionnelle et une récolte catastrophique : selon les chiffres de la Commission canadienne des grains, seules 5 000 tonnes de graines ont été produites en 2021, contre 135 000 tonnes en 2019. Ajoutons à cela que la récolte française n'a pas été de qualité l'an dernier, et le coût de production de la moutarde a explosé en quelques mois, provoquant une rupture de stock régulière dans les rayons des supermarchés en France. Et cette pénurie pourrait devenir de plus en plus présente chaque année en cas de montée des températures du côté du Canada.
53°C : l'Iran enregistre la température la plus chaude de l'année
Si l'Europe a connu son été le plus chaud jamais enregistré, d'autres parties du monde ont aussi battu des records. C'est le cas de l'Iran le 5 août 2022, avec la température la plus forte de l'année sur la planète pour la ville d'Abadan : 53°C. Il s'agit du record national pour un mois d'août, à seulement 0,3°C de battre de la plus haute mesure d'Asie pour le même mois. Une température proche d'être mortelle à cause de l'humidité présente sur place.
VIDÉO - Sécheresse et inondations : les effets du changement climatique sur le monde d’ici 2050
Le Pakistan inondé après une mousson historiquement extrême
Une mousson des plus violentes et exceptionnelle : voici ce que le Pakistan a vécu lors de l'été entier cette année. Près de 10% de la superficie du pays a été inondée, 246 ponts et 1,6 million d’habitations ont été détruites, le tout provoquant le décès d'au moins 1 700 personnes et 1,1 million d'animaux de ferme. Au total, plus de 33 des 232 millions de Pakistanais ont dû quitter leur maison face à la menace. La situation est devenue insoutenable dans un pays qui a connu sa pire inondation depuis un siècle, avec des zones où l'eau stagnante est polluée et porteuse de maladies mortelles, et où une partie de la population est désormais frappée par une famine extrême.
Le danger imminent de la fonte des glaces record dans les Alpes
Depuis 30 ans, l'Europe connait un réchauffement climatique deux fois plus rapide que sur n'importe quelle autre zone de la planète. Les Alpes en sont malheureusement l'un des indicateurs les plus efficaces pour aller dans ce sens : la pire diminution de neige dans le massif a été observée en 2022, ainsi que la température le plus élevée relevée sur le Mont Blanc (10,4°C le 18 juin 2022). Par exemple, le glacier Blanc, culminant à 4 100 mètres d'altitude, a perdu cette année 3,40 mètres d’épaisseur de glace sur toute sa surface, contre 1,10 mètre en moyenne ces dix dernières années. Ce genre de chiffres sont de plus en plus fréquents, et la fonte provoque des avalanches, des inondations, mais réduit surtout considérablement l'apport en eau des lacs de la région, dont certaines populations sont dépendantes. Selon l'UNESCO, un tiers des glaciers classés au patrimoine mondial va disparaître d'ici 2050, quel que soit le scénario climatique d'ici là.
Le Royaume-Uni dépasse les 40°C pour la première fois
C'est une première au Royaume-Uni : le 19 juillet 2022, le thermomètre est monté jusqu’à 40,2 °C à l’aéroport de Heathrow, dépassant pour la première fois la barre symbolique des 40°C dans le pays. Des infrastructures, notamment des routes et des pistes de décollage, ont fondu face à la chaleur écrasante qui a frappé l'ensemble du territoire. Le précédent record britannique remontait au 25 juillet 2019, avec 38,7°C. Une situation inédite alors que la Grande-Bretagne n'est nullement adaptée à gérer de telles montées de températures.
VIDÉO - Les conséquences du réchauffement climatique sur la santé