Les 10 signes du réchauffement climatique en 2021
Tornades, canicules, incendies, sécheresse… En 2021, le monde a été secoué par une succession de phénomènes météorologiques extrêmes aux conséquences désastreuses. Des catastrophes qui seraient, selon les spécialistes, directement liées au réchauffement climatique. Petit tour d’horizon.
Une température record de 49,5 °C au Canada
Comme de nombreux autres pays, le Canada a suffoqué, cet été, sous l’effet des très hautes températures. Avec 49,5 °C enregistrés au mois de juin, le village de Lytton, situé au nord de Vancouver, a battu le record de chaleur le plus haut observé au Canada depuis 1937. La faute à un phénomène météorologique courant, appelé "dôme de chaleur", mais exacerbé par le réchauffement climatique. Jugée inquiétante, cette canicule extrême a provoqué la mort d’au moins 134 personnes dans tout le pays, des séniors pour la plupart. Pour de nombreux scientifiques, s’adapter à ces nouvelles conditions est une nécessité. La construction de bâtiments adaptés fait partie des mesures envisagées.
Des inondations d’une rare violence en Europe
Maisons ravagées, centres-villes inondés, glissement de terrain : des pluies diluviennes se sont abattues, en juillet dernier, dans l’ouest de l’Europe et, particulièrement, en Allemagne et en Belgique. Le bilan humain de cette catastrophe n'a cessé de s'alourdir au fil des semaines, atteignant les 200 morts dont 169 rien qu’en Allemagne, selon les derniers bilans des autorités locales. D’une rare violence, ces inondations ont également causé d’importants dommages matériels dont l’estimation s’élève à plusieurs milliards d’euros. Une étude, rendue publique le 24 août dernier, a pointé la responsabilité du réchauffement climatique dans ces catastrophes.
VIDÉO - Sécheresse et inondations : les effets du changement climatique sur le monde d’ici 2050
La Mer de glace se meurt
La Mer de glace, le plus grand glacier des Alpes, fond à vitesse grand V et pourrait bien être amenée à disparaître d’ici peu. Au grand dam des écologistes, elle perd plusieurs dizaines de mètres de longueur et d’épaisseur chaque année. C’est une photo, datée d’août dernier et postée sur Twitter, qui a mis le feu aux poudres, faisant prendre conscience à des milliers de Français de la gravité de la situation. Mais cachée sous une couche de roches, la Mer de glace pourrait-elle revêtir à nouveau son beau manteau blanc ? Pour certains climatologues, son sort n’est pas scellé. La situation n’est pas irréversible bien qu’elle soit très grave. Des décisions politiques ambitieuses et courageuses sont fortement attendues pour limiter les effets du changement climatique.
La Sibérie brûle
Alerte rouge sur la planète bleue. L’été 2021 a été marqué par des incendies spectaculaires et meurtriers sur l’ensemble du globe. Après la Grèce, l’Algérie, la Turquie ou encore l’Amérique du Nord, les flammes ont dévasté l’une des régions les plus froides au monde, la Sibérie. Un point chaud du changement climatique puisqu'elle se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète. Selon les observations de la Nasa, la fumée, due aux incendies en Yakoutie, aurait même "traversé plus de 3 000 kilomètres pour atteindre le pôle Nord", une grande première dans l’histoire documentée. Au total, plus de trois millions d’hectares de forêt sont partis en fumée.
La famine à Madagascar
Les images sont choquantes, la situation insupportable. Frappée par une sécheresse sans précédent, Madagascar fait face à la pire famine de son histoire. Dans le sud du pays, la rareté des pluies a rendu l’agriculture presque impossible et de nombreux habitants sont même réduits à se nourrir de cuir et de feuilles de cactus pour tenter de survivre. Au moins 30 000 personnes seraient concernées par ce fléau. Pour les Nations unies, il s'agirait de la première famine climatique de l'Histoire, liée directement au réchauffement de la planète. Une information nuancée par une récente étude du World Weather Attribution qui estime que le changement climatique n’y jouerait qu’un rôle minime.
La forêt amazonienne au bord de l’asphyxie
Le poumon de la planète étouffe. Une grande partie de la forêt amazonienne arrive à saturation et ne parvient presque plus à séquestrer le CO2, le principal gaz à effet de serre. Pire encore, au lieu de l'absorber, elle se met désormais à en émettre. La crise climatique pourrait donc devenir bien plus dramatique si les plantes et les sols ne sont plus en capacité de mener à bien leur mission de "puits de carbone". Au lieu d'enrayer le réchauffement climatique, ils contribueraient à l’accélérer. Trois facteurs peuvent expliquer ce phénomène : les incendies, l’augmentation des températures et la déforestation illégale, conduite pour remplacer la forêt par des élevages et des champs de culture.
VIDÉO - Les conséquences du réchauffement climatique sur la santé
Le blanchissement de la Grande barrière de corail
Elle est l'une des plus grandes merveilles naturelles du monde. Située dans l’océan Pacifique et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande barrière de corail est plus que jamais menacée. Le plus grand écosystème sur Terre, qui abrite des milliers d'espèces marines, connaît de nouveaux épisodes de blanchissement, un phénomène de dépérissement dû à la hausse de la température de l’eau qui, elle-même, est causée par le réchauffement climatique. Son état de détérioration est telle qu’elle a bien failli être rangée sur la liste des sites "en péril" en juillet dernier. Au total, 98% des coraux sont impactés, selon une étude publiée en novembre dernier. Les perspectives sont bien sombres mais l'espoir d'un léger mieux persiste : les récifs pourraient bien se régénérer si l’eau venait à perdre quelques degrés.
Un épisode de sécheresse extrême aux États-Unis
Sols craquelés à perte de vue, rivières asséchées… L'ouest des États-Unis a été frappé par un épisode de sécheresse exceptionnelle, "l’une des périodes les plus sèches des 1 200 dernières années", selon une fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Le lac Mead, l’un des plus gigantesques réservoirs d’eau des États-Unis, était à son niveau le plus bas depuis sa création tout comme le lac Powell. Conséquence : les autorités ont annoncé des restrictions d’eau pour la première fois de l’histoire du pays, une mesure qui a impacté des millions de consommateurs et notamment, les exploitants agricoles. L’état d’urgence a même été décrété dans 41 comtés.
Le dégel du permafrost
C’est une énorme bombe climatique à retardement. D’immenses quantités de gaz à effet de serre, piégées dans les sols gelés, risquent de retourner dans l’atmosphère si les températures continuent de grimper. Un tel cas de figure accélèrerait nettement la crise climatique et pourrait réserver de bien mauvaises surprises à l’espèce humaine. Pour rappel, le permafrost (ou pergélisol en français) représente un cinquième de la surface terrestre. Son dégel aurait de graves conséquences. Le "point de basculement", que le Giec prédit depuis des années dans ses rapports, pourrait probablement être atteint.
La pire série de tornades de l’histoire des États-Unis
Des scènes de chaos, d’apocalypse. En ce début décembre, au moins 94 personnes ont été tuées aux États-Unis après le passage dévastateur d’une vingtaine de tornades dont l’une a ravagé tout sur son passage sur plus de 350 kilomètres. Cinq États ont été impactés : le Kentucky, l’Illinois, le Tennessee, l’Arkansas et le Missouri. Si ces phénomènes météorologiques sont courants dans le pays, Joe Biden a déclaré qu’ils seront de plus en "plus intenses" avec le réchauffement climatique. Même son de cloche pour les climatologues qui s’accordent à dire que le changement climatique ne provoque pas directement ces phénomènes météorologiques mais qu’il renforce leur fréquence, leur durée et leur intensité.
VIDÉO - Quels sont les 15 pays les plus pollueurs au monde ?