En Île-de-France, une usine d'épuration se transforme en éponge pour rendre la Marne et la Seine baignables

En Île-de-France, un nouveau bassin de stockage de 5000 m3 soulagera l’usine d’épuration des eaux usées de Marne Aval (en Seine-Saint-Denis) en cas de fortes intempéries. Une infrastructure qui s’inscrit dans la volonté de la ville de Paris de faire de la baignade en Seine et en Marne une réalité.

"Chaque jour, nous avons dans nos réseaux d’épuration plus de 2 millions de mètres cubes d’eau qui sont collectés", estime Vincent Rocher, directeur Innovation, Stratégie et Environnement au Service public de l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP). Une quantité colossale donc, dont la gestion est parfois mise à mal par les fortes précipitations qui saturent l’usine.

Une éponge à eau

Pour y remédier, le SIAAP a misé sur un tout nouveau bassin de 5000 m3, construit à l’entrée de l’usine d’épuration de Marne Aval, à Noisy-le-Grand (en Seine-Saint-Denis).

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Inauguré le 13 juin 2024, le réservoir peut stocker provisoirement les eaux de pluie excédentaires (une fois au sol, elles se mêlent aux eaux usées domestiques) en attendant leur traitement puis leur restitution à la Marne. En cas de grandes intempéries, l’eau est acheminée depuis Neuilly-sur-Marne dans un siphon à 20 mètres de profondeur et long de 600 mètres qui passe sous la Marne et qui rejoint Noisy-le-Grand.

Éliminer les bactéries

"Ce qui pose le plus de problèmes pour la baignade, c’est la partie microbiologique", explique Olivier Browne, directeur du site de Seine Amont. À Marne Aval, les constituants de l’eau sont isolés par décantation. Mais ce processus ne nous épargne pas les bactéries fécales de type Escherichia Coli (E. Coli), responsables de la gastroentérite, entre autres.

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Un dispositif de lampes émettant des rayonnements ultraviolets (UV), actif en continu, est aussi présent à Noisy-le-Grand, en sortie d’usine. Cette désinfection par UV modifie l’ADN des bactéries fécales et empêche leur reproduction. "Ce projet collectif nous permet aujourd’hui d’envisager la baignade pour les JO et au-delà des JO", conclut Vincent Rocher.

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