États-Unis: des étudiants juifs poursuivent l'université d'Harvard pour antisémitisme

Une dizaine de jours après la démission de sa présidente, l'université d'Harvard est visée par une plainte pour antisémitisme déposée par un groupe d'étudiants juifs.

La polémique ne désenfle pas dans les universités américaines. Une plainte a été déposée cette semaine par plusieurs étudiants juifs contre la prestigieuse université d'Harvard, a relayé ce vendredi 12 janvier le Guardian.

Les plaignants, principalement des membres de l'association des Étudiants contre l'antisémitisme, accusent l'université d'être devenue "un bastion de haine et de harcèlement anti-juifs endémiques". Selon eux, Harvard a toléré que des étudiants juifs soient harcelés, agressés ou encore intimidés.

Mouvement à l'échelle nationale

Depuis les attaques sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte sanglante de Tsahal sur la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans des universités renommées aux États-Unis, comme Harvard, UPenn (Philadelphie), ou Columbia (New York), où deux groupes d'étudiants pro-palestiniens ont été suspendus.

De riches donateurs et des voix dans le camp républicain, mais aussi démocrate, ont dénoncé une flambée d'incidents antisémites sur les campus et critiqué une réponse trop faible des présidents d'universités, sur fond de critiques récurrentes des conservateurs contre les campus américains qu'ils jugent trop à gauche.

"De nombreux étudiants et enseignants pro-Hamas ont défilé par centaines sur le campus de Harvard, criant d'ignobles slogans antisémites et appelant à la mort des juifs et d'Israël", est-il écrit dans la plainte, sans mentionner précisément à quels événements il était fait référence.

Interrogée par le Guardian, l'école n'a pas souhaité commenté une affaire en cours.

L'université au centre de la polémique

Alors que la Maison Blanche s'est inquiétée fin octobre d'une "hausse alarmante des incidents antisémites dans les écoles et sur les campus universitaires", les présidentes de Harvard, du MIT et de l'université de Pennsylvanie ont été auditionnées au Congrès, mardi 5 décembre.

Citant des étudiants qui avaient appelé à une "infitada" contre Israël, la républicaine Elise Stefanik leur a demandé si le fait "d'appeler au génocide des Juifs viole les règles" de leurs universités respectives "en matière d'intimidation et de harcèlement".

"Cela peut, en fonction du contexte", a répondu Claudine Gay, présidente de Harvard avant d'ajouter: "Si c'est dirigé contre une personne." Liz Magill, à la tête de l'université de Pennsylvanie avait elle aussi jugé que "la décision dépend du contexte", déclenchant de nombreux appels à la démission.

Quelques jours plus tard, cette dernière avait remis sa démission. Avant d'être imitée par Claudine Gay début janvier, malgré son maintien en poste par la direction.

Dans sa lettre, Claudine Gay affirmait par ailleurs avoir été "victime d'attaques personnelles et de menaces alimentées par l'animosité raciale".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Des facultés américaines face au fléau de l'antisémitisme