"Elle était fière de nourrir la France": forte émotion après la mort d'une agricultrice et de sa fille en Ariège

Quelques jours avant le drame, cette éleveuse de 35 ans s'exprimait auprès d'un média local afin d'expliquer les raisons de sa mobilisation. Sa fille a également perdu la vie en fin de journée.

Des agriculteurs extrêmement éprouvés. Ce mardi 23 janvier à l'aube, Alexandra, une éleveuse qui participait à un barrage dressé sur la RN20 Toulouse-Andorre par des agriculteurs en colère est morte. Elle a été percutée par une voiture, dont les occupants ont été placés en garde à vue. Grièvement blessée, sa fille de 12 ans n'a pas survécu à ses trop graves blessures et est morte en fin de journée tandis que son mari est lui en soins intensifs.

Quelques jours avant sa disparition, Alexandra, 35 ans, témoignait auprès d'une radio locale et expliquait les raisons de sa colère et de sa mobilisation. "Je travaille depuis 2016, mon mari c'est son exploitation familiale, ça s'est empiré d'année en année. Je ne suis pas désespérée parce que j'aime mon métier, mais il y a un gros ras-le-bol oui", disait-elle.

"Famille de travailleurs"

Dans la région de l'Ariège, d'où elle était originaire, l'émotion est grande à l'annonce de ce double drame. "Elle se battait. Elle se battait pour notre métier, elle était fière de nourrir la France", a déclaré Sébastien Durand, vice-président de la FNSEA du département.

"Maintenant, on va continuer de se battre pour sa petite fille, qui aurait aimé avoir un avenir dans l'agriculture", ajoute pour sa part Jérôme Bayle, éleveur de bovins et figure du mouvement de contestation, qui dit avoir "perdu quelqu'un de notre famille."

Dans le village ariégeois d'où la famille est originaire, l'émotion est également intense. Auprès de BFMTV, Olivier, le facteur local, se souvient d'une famille extrêmement engagée dans sa profession.

"C’est une famille de travailleurs de gens très vaillants. 6 jours sur 7 que je passais, 6 jours sur 7 on les voyait au travail avec les animaux, à la ferme", dit-il auprès de BFMTV.

Émotion nationale

L'émotion a dépassé les frontières de l'Ariège. Lors des Questions au gouvernement de mardi, la séance a été inaugurée par le député socialiste Dominique Potier, qui a assuré que "nous sommes tous paysans."

Un peu plus tard, c'est le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau qui a rendu à hommage à l'éleveuse, "elle défendait son métier" a loué le membre du gouvernement au micro de l'hémicycle. Il s'est ensuite rendu dans le département pyrénéen.

Encore après, alors que son gouvernement était interpellé notamment par une députée écologiste, Gabriel Attal a, à son tour, pris la parole.

"C'est une profession qui est en deuil. C'est toute notre ruralité qui pleure une famille. Ce drame résonne en chacune et chacun d'entre-nous. C'est tout un pays qui est touché, je veux à nouveau au nom du gouvernement rendre hommage à cette famille, leur dire notre solidarité et notre soutien".

Les trois personnes placées en garde à vue en Ariège, un homme et deux femmes de nationalité arménienne, étaient sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), après avoir été déboutés de leur demande d'asile, selon une source proche de l'enquête.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Décès d'une agricultrice en Ariège: les occupants du véhicule étaient visés par une OQTF