Éric Ciotti signe un accord avec le RN, Aurélien Pradié veut qu’il quitte Les Républicains le plus vite possible

POLITIQUE - Plus le bienvenu dans son propre parti. Ce mercredi 12 juin, au lendemain de l’annonce d’Éric Ciotti d’un accord avec le Rassemblement national pour les législatives anticipées, la tête du président du parti LR est réclamée en interne. Et si possible, le plus vite possible, à savoir dès le bureau politique exceptionnel convoqué dans l’après-midi.

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Président de LR, Éric Ciotti « ne l’est plus à l’instant où il a pris cette décision folle », a estimé le député du Lot Aurélien Pradié sur France 2. « S’il le faut, nous le sortirons du bureau qui est le bureau des héritiers du général de Gaulle. C’est impossible. C’est une question d’heures », a-t-il ajouté.

Un bureau exécutif exceptionnel du parti a été convoqué en urgence ce mercredi à 15H00 au siège des Républicains par la vice-présidente du parti Annie Genevard. L’exclusion d’Éric Ciotti, qui a défendu la veille une alliance avec le Rassemblement national dans la perspective des législatives anticipée du 30 juin et 7 juillet, devrait être au programme.

« Je ne vois pas comment il peut rester », a soupiré de son côté sur RTL le président de l’Association des maires de France, David Lisnard (LR). « Ce n’est pas une question juridique ou statutaire, c’est une question pleinement politique », a abondé l’ancien député LR Guillaume Larrivé, proche d’Éric Ciotti, sur franceinfo.

Un « impeachment » façon LR

Les modalités d’exclusion du député des Alpes-Maritimes, « c’est de la cuisine », a balayé sur BFMTV-RMC le patron des députés LR Olivier Marleix, pour qui Éric Ciotti doit « faire preuve d’un minimum de sens de l’honneur » et « doit quitter ses fonctions ». Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand sera aussi présent pour réclamer l’exclusion du président du parti qui « n’a pas eu la décence, le sens de l’honneur de partir aussitôt » .

Le maire de l’Hay-les-Roses Vincent Jeanbrun a lui annoncé sa démission du porte-parolat du parti, un poste qu’il dit ne plus pouvoir occuper « tant qu’Éric Ciotti sera président de LR ». « J’appelle à sa démission immédiate », a-t-il poursuivi sur LCI.

Désavoué de (presque) toutes parts, Éric Ciotti se montre pour l’instant serein, fort des statuts du parti qui stipulent qui font la désignation du président du parti reposer sur les militants et non sur ses cadres. Il a assuré mardi qu’il entendait rester à son poste, lançant : « Seuls les militants pourraient me l’enlever ». Ce mercredi, son entourage a fait savoir à L’Opinion qu’il ne se rendrait pas au bureau politique, qui n’a pas été « valablement convoqué ».

Mais, comme le rapporte Libération, le diable se cache dans les détails. En l’occurrence, dans un certain article 25-5 alinéa 2 qui « prévoit l’empêchement du président » selon un député LR joint par nos confrères. Les ténors du parti vent debout contre la décision de Ciotti « se sont montrés rassurants de ce côté, convaincus de le faire partir d’une manière ou d’une autre et que le problème serait quasiment réglé dès demain », confiait cette source à Libération dans la soirée de mardi.

Au-delà du sort du président du parti, tranché ou pas ce mercredi, reste une question de taille à régler : les investitures. « Tant qu’Éric Ciotti reste président des Républicains, il n’y aura pas d’étiquette LR pour les candidats qui vont s’engager », a reconnu Aurélien Pradié. Un gros problème pour ces candidats en termes d’image et aussi de moyens financiers d’autant plus dans une campagne éclair. Sur BFMTV, Xavier Bertrand plaide, lui, pour que le parti présente des candidats partout, « y compris face à tous les candidats LR qui auraient le soutien ou l’investiture du Rassemblement national ». Ce qui inclurait donc la circonscription des Alpes-Maritimes dont Éric Ciotti est le député sortant.

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