Élections américaines: après le retrait de DeSantis, Trump se rapproche un peu plus de la victoire aux primaires
Un ralliement de plus pour Donald Trump, et pas des moindres. Alors que les primaires républicaines débutent à peine, Ron DeSantis a jeté l'éponge ce dimanche 21 janvier après être arrivé deuxième des caucus de l'Iowa, trente points derrière l'ancien président.
L'échec est cuisant pour le gouverneur de Floride, vu un temps comme le nouveau champion de l'Amérique conservatrice. Sans attendre les primaires du New Hampshire qui débutent mardi, il offre un beau cadeau à Donald Trump derrière lequel il se range docilement.
"Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump", a-t-il expliqué dans une vidéo publiée sur son compte X, s'attaquant au passage à l'autre candidate républicaine Nikki Halley.
"Il (Trump) a mon soutien parce que nous ne pouvons pas revenir à la vieille garde républicaine d'antan. Une forme reconditionnée de corporatisme réchauffé que Nikki Haley représente", a-t-il asséné.
Haley, dernier obstacle pour Trump
Après le désistement de Vivek Ramaswamy, Nikki Haley représente le dernier obstacle sur la route de Donald Trump vers l'investiture républicaine. Le milliardaire a récemment multiplié ses attaques contre sa rivale, qu'il avait nommée ambassadrice à l'ONU en 2017.
"Je la connais très bien. Elle n'est pas assez dure. Elle n'est pas assez intelligente. Et elle n'était pas assez respectée", a-t-il dit à ses partisans lors d'un événement de campagne dans la capitale de l'Etat du New Hampshire, Concord.
Donald Trump l'a aussi attaquée sur ses origines, en l'appelant à trois reprises "Nimbra" sur son réseau Truth Social pour se moquer du nom indien de Nikki Haley, Nimrata. Des railleries qui alimentent une fausse théorie selon laquelle la candidate serait inéligible à la présidence en raison de la nationalité de ses parents.
En retour, Nikki Haley a attaqué son opposant de 77 ans en questionnant ses capacités mentales à diriger le pays après que celui-ci l'a confondue avec l'ancienne speaker démocrate de la Chambre Nancy Pelosi lors d'un discours.
"Il n'est juste pas au même niveau qu'en 2016. Je pense qu'on peut voir en partie ce déclin", a-t-elle dit sur la chaîne CBS, ajoutant que l'ancien président était un "aimant" attirant le "chaos".
Scrutin crucial dans le New Hampshire
"La ligne de Nikki Haley est difficile à tenir. Elle fait campagne contre Donald Trump mais n'est pas totalement anti-Trump au sens où elle s'est engagée à le soutenir s'il gagne la primaire", décrypte pour BFMTV.com Olivier Richomme, professeur de civilisation américaine à l’université Lumière Lyon-2.
Face au "rouleau compresseur" Donald Trump, l'universitaire voit mal la challengeuse créer la surprise. "Elle a le soutien des grands financiers républicains qui voient en elle la seule alternative crédible, mais le culte de la personnalité qui entoure Donald Trump est plus fort", estime-t-il.
L'ancienne gouverneure de Caroline du Sud joue son va-tout mardi dans le New Hampshire, vu comme sa meilleure chance après une décevante troisième place dans l'Iowa. Elle n'y aura pas la tâche facile, même aidée par la forte proportion d'électeurs indépendants dans le New Hampshire. Autorisés à voter aux primaires des deux partis sans y être affiliés, ils choisissent en général des candidats modérés.
Après avoir fini deuxième dans l'Iowa, Ron DeSantis, aux positions dures sur l'immigration et l'avortement, n'était crédité que de 6% par les sondages dans le New Hampshire.
Avant l'annonce de ce retrait, Nikki Haley pointait pour sa part 15 points derrière Donald Trump dans les moyennes des sondages de RealClearPolitics et FiveThirtyEight, et la récente bonne dynamique dont elle a bénéficié semble s'être tassée.
La primaire déjà terminée?
Le New Hampshire ne représente que 22 délégués, sur un total de 1.215 qui désigneront officiellement le candidat républicain en juillet à Milwaukee. Mais par rapport à des États plus conservateurs, le New Hampshire donne une meilleure indication d'un possible succès électoral au niveau national, et donne le ton pour les scrutins à venir.
Si le New Hampshire tombait aux mains de Trump, la campagne pour l'investiture pourrait s'achever bien plus rapidement que prévu.
"Si Haley est distancée mardi, elle va peut-être abandonner elle aussi pour éviter une humiliation le 3 février dans son fief de Caroline du Sud", anticipe Olivier Richomme, qui souligne que la candidate doit "penser à sa carrière post-primaires".
Une accélération du calendrier électoral n'est pas pour déplaire à Donald Trump, qui veut aller vite alors que tourne l'horloge judiciaire: le mois de mars marquera l'ouverture de deux nouveaux procès au pénal le visant, dont celui pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection de 2020.
Donald Trump guette également une décision de la Cour suprême, devant laquelle il a contesté son inéligibilité dans l'Etat du Colorado, et qui doit commencer à étudier le dossier le 8 février.