À la Philharmonie de Paris, un « Fidelio » en langue des signes

Quand Gustavo Dudamel a proposé à DJ Kurs de monter un opéra, le directeur du Deaf West Theatre – une compagnie de Los Angeles composée exclusivement de comédiens sourds-muets – est resté interloqué. « J'ai commencé par dire non, nous raconte le metteur en scène par la voix d'un interprète en langue des signes, car pour moi l'opéra était un genre totalement intimidant et associé uniquement aux entendants. Je ne voyais pas ce qu'un tel spectacle pourrait apporter à notre public sourd. Tout l'enjeu pour nous en tant que troupe est en effet de concevoir des productions à la fois pour les sourds et pour les entendants.

Il y a plus de trente ans (bien avant que je ne fasse partie de la troupe), le Deaf West Theatre avait donné Vol au-dessus d'un nid de coucou dans une version où les patients étaient sourds et le personnel de l'hôpital entendant… Cela ajoutait donc une signification intéressante au propos. C'est le genre de choses que nous faisons toujours. Récemment, c'était Un Tramway nommé désir avec une Blanche DuBois sourde. Mais pour un opéra, comment faire ? Je me sentais démuni. »

À LIRE AUSSI « Dudamelexit » à l'Opéra de Paris : le choc et la déceptionPas découragé, le chef d'orchestre vénézuélien – qui, en attendant de prendre en 2026 la direction du Philharmonique de New York, est toujours à la tête du L.A Philharmonic – revient à la charge. « Il m'a dit : non, tu ne comprends pas ! poursuit DJ Kurs, il faut que tu saches qu'au sein de El Sistema au Ven [...] Lire la suite