À Gaza, 250 000 Palestiniens appelés à évacuer Khan Younès et Rafah après de nouvelles frappes israéliennes

GAZA - Ils fuient à pied, en fauteuil roulant ou entassés dans des remorques. Au milieu des ruines de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, de nombreuses familles de déplacés ont encore une fois été contraintes de partir. Selon l’ONU, « environ 250 000 personnes » sont concernées par ces nouveaux ordres d’évacuation de l’armée israélienne, qui a bombardé la bande de Gaza ce mardi 2 juillet, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.

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Il y a désormais 1,9 million de personnes déplacées dans la bande de Gaza, selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le territoire, Sigrid Kaag, qui s’est dite « vivement préoccupée » par les nouveaux ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne.

« Nous avons vu des gens se déplacer, des familles se déplacer, des gens commencer à faire leurs bagages », a déclaré Louise Wateridge, porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) aux journalistes à Genève par liaison vidéo depuis Gaza. Des témoins ont raconté que des déplacés de l’est de Khan Younès, parmi lesquels des enfants et des personnes âgées, dormaient dans la rue à même le sol.

Pendant ce temps, l’armée israélienne dit poursuivre ses opérations à Choujaïya dans le nord de la bande de Gaza, mais aussi dans le centre ainsi qu’à Rafah, dans le sud du territoire palestinien. Ce lundi 1er juillet, Tsahal a émis de nouveaux ordres d’évacuation à la population, que certains ont reçus sur leur portable selon l’agence de presse Reuters.

Les patients et le personnel de l’hôpital européen de Khan Younès ont eux aussi été contraints d’évacuer dans l’urgence. « Les gens ont été obligés de porter leurs blessés et de fuir au seul hôpital qui reste dans la bande de Gaza, qui est l’hôpital Nasser, ce qui a mené au surpeuplement des blessés », a expliqué à Reuters le docteur Ahmed Abdelbari de l’hôpital Nasser.

« Nous n’avons pas d’endroit où rester »

Les nouveaux ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza sont intervenus après la revendication ce lundi de tirs de roquettes vers Israël par le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien. L’armée a dit avoir visé l’origine de ces tirs, dans les environs de Khan Younès.

Des sources médicales palestiniennes ont fait état d’au moins huit morts et plus d’une trentaine de blessées dans des bombardements israéliens à Khan Younès et Rafah. L’armée israélienne a annoncé par ailleurs la mort de deux soldats lundi dans le centre de la bande de Gaza, portant à 319 le nombre de militaires tués depuis le 27 octobre.

Dans le Nord, l’armée dit poursuivre ses opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, affirmant y avoir éliminé de « nombreux terroristes ». Selon l’ONU, entre 60 000 et 80 000 personnes ont fui ces derniers jours les bombardements et combats à Choujaïya. « Nous avons fui Choujaïya. La situation est très difficile. Nous n’avons pas d’endroit où rester », a raconté un Palestinien ayant trouvé refuge dans l’ouest de la ville de Gaza.

Outre les déplacements massifs, l’offensive d’Israël dans la bande de Gaza a fait, depuis le 7 octobre, 37 925 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. L’offensive a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire exigu, où 2,4 millions d’habitants vivent selon l’ONU dans des conditions « désastreuses ».

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