Les études scientifiques valent-elles toujours le coup ?

Les déclarations pessimistes de l’économiste spécialiste du marché du travail et Prix Nobel Christopher Pissarides ont fait grand bruit dans le monde, car elles laissent entendre que l’intelligence artificielle (IA) pourrait bientôt signer la fin de certains métiers, comme ceux d’ingénieur, de programmeur ou de mathématicien. On peut alors se demander, comme le fait la Frankfurter Allgemeine Zeitung, si les filières STEM (sigle anglais désignant les quatre disciplines que sont la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques) ont encore un avenir. Pour le déterminer, le quotidien a interrogé plusieurs spécialistes de l’IA.

Pour Holger Hoos, directeur du AI Center de l’université RWTH à Aix-la-Chapelle et professeur d’intelligence artificielle, les craintes de Christopher Pissarides sont exagérées. Ines Helm, professeure à l’université Louis et Maximilien (LMU) à Munich et spécialiste des changements structurels sur le marché du travail, est d’accord : “Les humains surpassent toujours l’IA en matière d’intelligence créative et sociale, de capacités de raisonnement et de capacité à faire face à l’incertitude.” Les humains ne sont donc pas près d’êtres dépassés. Katarzyna Polewska, jeune étudiante en master d’informatique à l’université technique brandebourgeoise de Cottbus, résume ainsi la position rassurante des spécialistes :

“Il est encore plus important qu’avant d’étudier les sciences. En fin de compte, nous avons besoin de personnes capables de juger ce qui est bon et ce qui est mauvais dans l’IA afin de l’optimiser.”

Ines Helm pense que les tâches vont tout simplement évoluer, même s’il est difficile d’anticiper complètement les choses. Selon elle, l’IA permettra aussi de “contrer la pénurie de travailleurs qualifiés”. Aujourd’hui, selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il manquerait 285 800 travailleurs dans les métiers de la science et de l’ingénierie. Dans la plupart des cas, il s’agit de postes nécessitant des diplômes universitaires et offrant de bons salaires, que cela soit dans le secteur privé ou à l’université.

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