À Gaza, l’hépatite A “se propage comme un feu de paille”

Voyant Ahmad, son fils de 8 ans, présenter des signes de santé inquiétants, Alaa Al-Attar l’a emmené dans un hôpital de Rafah, la ville de l’extrême sud de la bande de Gaza, qui accueille des centaines de milliers de déplacés, où la famille a trouvé refuge.

Ahmad souffrait de nausées persistantes, de vomissements et de diarrhée, et une jaunisse a commencé à apparaître sur son corps. Après examen, le diagnostic tombe : l’enfant a contracté l’hépatite A. Une maladie qui “se propage comme un feu de paille” dans l’enclave palestinienne, raconte un journaliste palestinien sur le site libanais Daraj.

Situation dans les hôpitaux de Gaza au 24 mars 2024.. SOURCES : HEALTH CLUSTER, OCHA, INSTITUTE FOR THE STUDY OF WAR.
Situation dans les hôpitaux de Gaza au 24 mars 2024.. SOURCES : HEALTH CLUSTER, OCHA, INSTITUTE FOR THE STUDY OF WAR.

Pour rappel, l’hépatite A est une inflammation du foie qui peut s’avérer mortelle dans de rares cas. Elle se propage lorsqu’une personne ingère de la nourriture ou de l’eau contaminée par les excréments d’une personne infectée.

À Gaza, la recrudescence de cette maladie est une illustration de la situation sanitaire catastrophique à l’intérieur de l’enclave palestinienne, explique l’auteur.

Pédiatre à Rafah, Ibrahim Hamed dit avoir diagnostiqué des dizaines de cas, notamment chez des enfants et des adolescents. Pour lui, la propagation de la maladie est liée au “manque d’hygiène personnelle”, à “l’utilisation des toilettes par des dizaines de familles en une journée” et au “débordement des eaux usées à l’intérieur des tentes des déplacés”, sans compter la mauvaise alimentation.

“Plus de 70 familles utilisent les mêmes toilettes”

À titre d’exemple, la famille Al-Attar, installée depuis décembre dans une tente de fortune, comme des dizaines de milliers d’autres familles, partage “une salle de bains avec des dizaines de familles vivant dans des tentes voisines”. De plus, indique Daraj, “plus de 70 familles utilisent les mêmes toilettes” que les Al-Attar.

Plus au nord, dans la “zone humanitaire” d’Al-Mawasi, située sur le littoral de Gaza, la petite Lana, 10 ans, a elle aussi été infectée, à cause du manque d’hygiène. Et comme l’ajoute son père, Khaled, ils vivent “dans un environnement où les déchets sont répandus, sans eau potable ni nourriture appropriée”.

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