Zimbabwe : le président Mnangagwa réélu

La commission électorale zimbabwéenne (ZEC) a publié samedi soir les résultats du scrutin, qui s’est tenu mercredi et jeudi pour élire le président et les députés. Selon les chiffres officiels, Emmerson Mnangagwa, 80 ans, l’a emporté avec 52,6 % des suffrages, devant le chef de l’opposition, Nelson Chamisa, 45 ans, crédité de 44 % des voix.

Six après le coup d’État qui a mis fin aux 37 années de règne de Robert Mugabe, le Zimbabwe restera donc sous la férule du “Crocodile”, en dépit d’un bilan des plus médiocres, selon ses détracteurs.

“Après cinq ans au pouvoir, Mnangagwa a été critiqué pour son incapacité à redresser l’économie”, observe The Guardian. “Les niveaux de chômage et de pauvreté restent élevés dans ce pays autrefois considéré comme le grenier de l’Afrique australe. Malgré des récoltes présentées comme exceptionnelles, près de 3,8 millions de personnes souffriront de la faim cette année”, souligne le quotidien britannique.

“Violence et intimidation”

L’équipe de Nelson Chamisa, à la tête de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), le premier parti d’opposition, a immédiatement “rejeté les résultats”, rapporte Al-Jazeera. Le candidat malheureux “a insisté sur le fait qu’il avait déjà gagné le scrutin précédent en 2018, mais que [l’élection] avait été truquée par Mnangagwa avec l’aide de la ZEC”, une accusation que le parti présidentiel Zanu PF réfute.

“Nous rejetons tout résultat obtenu à la hâte, sans vérification appropriée”, a écrit samedi sur X (ex-Twitter) le porte-parole du CCC, peu après l’annonce des résultats. “Nous ne céderons pas devant la victoire du peuple ! ”.

Les observateurs internationaux ont unanimement dénoncé les irrégularités du scrutin, qui a dû être prolongé d’une journée, en raison du retard de livraison des bulletins de vote dans certains bureaux – notamment à Harare, bastion de l’opposition.

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a notamment affirmé que le scrutin “n’avait pas répondu aux normes requises”, écrit Bloomberg. L’Union européenne (UE), les États-Unis et le Royaume-Uni “se sont montrés encore plus sévères, affirmant que le processus était entaché de violence et d’intimidation et que les règles du jeu favorisaient largement Mnangagwa et le parti au pouvoir”.

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