Zeste

Contrairement à une idée parfois répandue à gauche, il est bon que la France ait une natalité robuste. Cette fécondité de bon aloi freine le vieillissement moyen de la population, source de conservatisme. Elle facilite le paiement des retraites, menacées par la crise. Elle favorise enfin le dynamisme social et économique. Les démographes s’accordent à penser que la faible natalité française de l’entre-deux-guerres a contribué à l’affaissement du pays dans les années quarante. Quand à la surpopulation, elle est le fait de pays à la natalité galopante et non de nos vieux pays qui peinent à remplacer les générations. Bref, lorsque l’enfant paraît, les progressistes doivent se réjouir...

En envisageant de moduler les allocations familiales selon le revenu des bénéficiaires, la gauche tourne-t-elle le dos à cet impératif largement consensuel en France ? Pour les associations familiales, l’universalité des prestations familiales est un principe intangible. On subventionne l’enfant, quel que soit le niveau de vie de ses parents. Noble souci. Mais rien ne prouve - rien - que la réduction des allocations versées aux familles aisées les dissuadera d’enfanter. La mesure, aussi bien, ne toucherait pas à l’effort global fourni en faveur des familles, qui est l’un des plus importants en Europe. Elle instillerait seulement un zeste de justice sociale dans un domaine où cette considération était jusqu’ici tenue pour secondaire. On serait mal venu de s’en plaindre.



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