Zaporijjia : la Russie et l’Ukraine se rejettent la responsabilité des attaques sur la centrale

Le “risque d’un accident nucléaire de grande ampleur” est à nouveau brandi par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), depuis qu’une attaque au drone a été lancée, dimanche 7 avril, contre la centrale ukrainienne de Zaporijjia. Ce lundi 8 avril, un second drone aurait survolé l’un des réacteurs, sous contrôle russe, avant d’être abattu, selon les autorités russes citées par le journal britannique The Guardian.

Si les détails de cette deuxième attaque ne sont pas encore connus, la première – qui a fait au moins un mort – a été confirmée par l’AIEA, pour qui “la sécurité de la centrale nucléaire n’a pas été compromise par les dommages [infligés aux bâtiments]”, rapporte CNN.

Rafael Grossi, directeur de l’agence, a néanmoins assuré sur le réseau X que l’enceinte de confinement entourant le réacteur principal avait été touchée à au moins trois reprises. Il a ajouté que l’attaque constituait une “violation claire des principes élémentaires garantissant la sécurité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe”.

L’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement d’être à l’origine de ces attaques, sans qu’aucun média occidental ne puisse vérifier leurs dires. Cité par la BBC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a parlé de “dangereuse provocation”, tandis que le porte-parole du ministère de l’Intérieur ukrainien, Andriy Yusov, assurait que son pays n’avait rien à voir avec l’attaque d’une centrale “occupée illégalement par la Russie”.

Un “lieu stratégique explosif”

Sous contrôle russe depuis mars 2022, Zaporijjia est un “lieu stratégique explosif” de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, reprend CNN. Ses réacteurs sont à l’arrêt depuis que la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, en juin 2023, a fait baisser le niveau du Dniepr et compromis le système de refroidissement de la centrale. Mais le site reste très surveillé par les autorités russes, comme ukrainiennes.

“En juillet dernier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a assuré que les troupes russes avaient placé sur le toit de la centrale des ‘objets ressemblant à des explosifs’, ce que nie le Kremlin, assure la chaîne américaine. Et tout au long de la guerre, la Russie a alerté sur le risque d’un accident nucléaire provoqué par les bombardements ukrainiens, une rhétorique censée surtout décourager la contre-offensive ukrainienne dans la région de Zaporijjia”, selon les experts interrogés par CNN.

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