Yahoo Actualités Zéro carbone : la France est pour la première fois dans la bonne trajectoire climatique
Dans son sixième rapport annuel, le Haut Conseil pour le climat constate que pour la première fois en 2023, la France s’est inscrite dans la trajectoire de décarbonation de ses activités devant la mener à une diminution de 55% de ses émissions de gaz à effet de serre en 2030. Mais l’adaptation au changement climatique reste lacunaire.
En 2023, la France a émis 373 millions de tonnes équivalent C02 (eqCO2). C’est 22,8 millions de tonnes de moins qu’en 2022, soit une baisse de 5,8%. La diminution est de 31% par rapport à 1990. "C’est plus de deux fois supérieure à la baisse moyenne de 10,9 Mt eqCO2 par an observée sur la période 2019-2022, et cela représente ainsi une accélération du rythme de baisse des émissions observées", s’est réjoui Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat (HCC) lors de la présentation de son rapport annuel sur l’évaluation de politique climatique conduite par le pays.
Un hiver doux et des politiques de décarbonation qui portent leurs fruits
Grâce aux inventaires effectués par le Citepa, l’association en charge du calcul des émissions atmosphériques, le HCC a pu faire la part entre les facteurs conjoncturels, tel un hiver doux qui réduit les besoins en chauffage, et structurels que sont les résultats des politiques publiques de décarbonation des activités économiques. Ainsi, 7,5 millions de tonnes ont été effacées par les températures clémentes de l’hiver et la bonne production des centrales nucléaires, des paramètres qui ne sont pas reproductibles d’une année sur l’autre.
Quinze millions de tonnes sont bien attribuables aux actions de réduction à long terme des émissions de CO2 telles que l’isolation des bâtiments, les économies d’énergie dans tous les secteurs, la croissance de la part des énergies renouvelables en substitution des énergies fossiles, l’électrification du parc automobile, etc. Ainsi, le deuxième budget carbone de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour la période 2019-2023 est en passe d’être respecté et pourrait même être dépassé de 15 millions de tonnes. Avec cependant un gros bémol : la période recouvre la crise du Covid-19 où l’ensemble de l’économie française a été mise à l’arrêt.
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