Youth League: Stéphane Moreau, le coach "perfectionniste" qui rêve d'emmener les Canaris en finale
Revenu à Nantes en début de saison, Stéphane Moreau y réalise des merveilles à la tête des l'équipe U19 et rêve de se qualifier pour la finale de la Youth League (l'équivalent de la Ligue des champions pour les jeunes). En Suisse, lors de la demi-finale face à l'Olympiacos (14h), le technicien nantais espère voir son équipe rejoindre la finale et peut-être, ensuite, offrir à la France son premier titre dans la compétition de l'UEFA.
Les souvenirs du joueur commencent à s’estomper mais à bien y réfléchir Stéphane Moreau compare l’aventure qu’il vit actuellement avec la Coupe de France 1993 qui l’avait vu affronter en finale le PSG des Ginola, Weah, Kombouaré... Dans un autre rôle, celui d’entraîneur, il a déjà goûté à une finale de Gambardella avec le FC Nantes en 2009 avant de quitter son club formateur pour la direction du centre de formation du Stade Lavallois pendant 10 ans, puis prendre la responsabilité des U17 du PSG jusqu’à la saison dernière.
De retour sur les bords de l’Erdre l’ancien défenseur central a pris la succession de Pierre Aristouy et retrouvé des visages connus comme celui de Stéphane Ziani, entraîneur de la réserve.
"Avec Stéphane on se connaît depuis les minimes, on avait 11-12 ans. J’ai vu arriver ce grand gaucher avec sa chevelure blonde, très à l’aise dans les relances. Et puis il était brillant au niveau des études. Il a fait un bac scientifique et il a dû faire un choix car il était attiré par le monde médical et souhaitait devenir kiné", explique le coach des jeunes espoirs nantais. "Il avait d'ailleurs réussi le concours. Il était assez cérébral dans le sens où il aimait bien comprendre les choses. Et finalement ce sont tous ces ingrédients dont un entraîneur a besoin. Il est structuré, il aime le beau jeu, il est... comme nous tous ici. On a été baigné dans la culture du jeu."
"Rigoureux et perfectionniste"
Des caractéristiques que confirme Samuel Fenillat, le directeur du centre de formation, qui souhaitait depuis plusieurs années voir Stéphane Moreau retrouver le nid des Canaris. Les deux hommes ont travaillé ensemble de 2003 à 2009.
"Il est rigoureux, c’est un travailleur engagé, perfectionniste. Il aime bien tout préparer pour ne pas être pris au dépourvu, mais il est capable de voir ce qu'il faut modifier et apporter les correctifs pendant une séance ou un match", glisse le patron du centre de formation. "C'était quelqu'un qui était intelligent dans le jeu mais qui l'est aussi en tant qu'éducateur. On cherchait un entraîneur qui correspondait à ce qu'on voulait faire et ce qu’il faisait à Paris ressemblait un petit peu aussi dans l'approche de l'entraînement à ce qu'on souhaite développer ici. Tout était réuni, c'était le meilleur recrutement. On en était persuadé avant même ce qui se passe aujourd'hui avec les résultats actuels."
Gardiens des traditions
Avec les grands noms passés par le centre de formation du FC Nantes (Deschamps, Dessailly, Michel, Toulalan...) les entraîneurs de la jeune génération tentent de maintenir une tradition. Champions de France des U19 lors des deux dernières saisons avec Pierre Aristouy la participation au final four de la Youth League est une vraie fierté au sein du club. Pour Stéphane Ziani, né et formé à Nantes, la transmission sonne comme une évidence.
"C'est plus fort que nous. On a cet attachement au club et on a la sensation de devoir rendre un peu ce qu'on nous a donné. Avant il y avait d'autres clubs historiques, français, qui étaient très typés également. Nous sommes un peu les derniers des Mohicans si vous voulez, mais dans le sens positif, avec l’envie de faire perdurer, de respecter nos anciens, nos éducateurs, ceux qui ont fait la grandeur du FC Nantes", estime l'entraîneur de la réserve. "C'est assez extraordinaire de voir que la nouvelle génération de supporteurs est également attachée à la formation et cette culture nantaise. On est fier de cette équipe des moins de 19 ans et je le dis d'autant plus facilement que ce n'est pas moi qui en ai la charge. On savoure tout simplement avec beaucoup d'humilité, on vit pleinement l'instant présent."
Stéphane Moreau modère un peu son rôle: "Gardien d'une tradition je ne sais pas. Ancré dans ce qu'on m'a appris ça c'est sûr. Je suis surtout formateur, ce qui m'intéresse c'est qu'ils avancent et qu'ils progressent et que je leur permette d'avancer dans leur projet de développement." Quel que soit le résultat de ce Final Four ces jeunes ont déjà avancé beaucoup plus vite que prévu cette saison mais Stéphane Moreau et son staff ne diraient pas non si la possibilité de gravir encore une marche leur était offerte à Nyon.