« YMCA » des Village People, la chanson qui est passée d’hymne gay à tube préféré de Donald Trump
MUSIQUE - Quatre lettres et toujours la même rengaine à chaque soirée d’anniversaire, dans les bars, aux mariages et désormais à chaque apparition de Donald Trump. Les Village People vont même interpréter leur tube YMCA lors des festivités pour le retour du président des États-Unis à la Maison-Blanche. Et ça commence dès ce dimanche lors d’un meeting organisé à Washington à la veille de l’investiture.
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Un choix cohérent avec sa playlist de campagne électorale, puisque c’est la chanson sur laquelle il danse à la fin de ses meetings, depuis 2020 déjà. Ce qui est plus étonnant, c’est que le groupe de disco américain ait accepté l’invitation, comme annoncé le 13 janvier par le cofondateur du groupe, Victor Willis.
Ce dernier avait pourtant soutenu Kamala Harris en 2024, et même demandé à Donald Trump d’arrêter d’utiliser YMCA et Macho Man dès 2020. Et il n’était pas le seul. Les ayants droit de Jacques Morali et Henri Belolo, les deux Français producteurs de Village People, avaient annoncé à l’époque leur intention de porter plainte contre le candidat Républicain pour « utilisation contrefaisante ».
Alors comment, cinq ans plus tard, le groupe se retrouve-t-il à chanter à l’investiture ?
Donald Trump, gagne pain des Village People
Déjà, les équipes de Donald Trump avaient trouvé une faille légale pour continuer d’utiliser YMCA en 2020, grâce à une « licence d’utilisation à des fins politiques ». Personne n’avait finalement mené l’affaire en justice.
Par la suite, Victor Willis aurait pu demander le retrait de cette licence, comme d’autres artistes, mais il a choisi de ne pas le faire. « Je n’avais tout simplement pas le cœur d’empêcher qu’il continue d’utiliser ma chanson alors que tant d’artistes lui retiraient l’utilisation de leur morceau », a-t-il expliqué sur Facebook en décembre dernier.
Il a surtout précisé que depuis que YMCA est devenue l’hymne de campagne de Donald Trump, la chanson rapporte beaucoup d’argent aux Village People, à hauteur de « plusieurs millions de dollars ». En novembre 2024, juste après la victoire de l’ancien président face à la candidate démocrate, YMCA a terminé en tête du classement Billboard des ventes de chansons en ligne, 46 ans après sa sortie. Victor Willis s’est dit « heureux d’avoir autorisé le président élu à continuer d’utiliser YMCA » et l’a même « remercié d’avoir choisi ma chanson ».
YMCA n’est « pas un hymne gay »
Depuis l’élection de Donald Trump, le leader du groupe insiste aussi beaucoup sur le fait que la chanson n’est pas un hymne gay. Il a expliqué avoir écrit les paroles en tant qu’homme hétéro, sans savoir que les centres d’activités des Y.M.C.A. (la Young Men’s Christian Association, l’Union Chrétienne des Jeunes Hommes en français) servaient de lieux de rencontres homosexuelles dans les années 70.
« Même si ça ne me dérange pas que les gays considèrent YMCA comme un hymne gay, je pense qu’il est important qu’ils sachent que mes paroles n’ont rien à voir », a écrit Victor Willis dans un de ses nombreux posts Facebook sur le sujet. Il a même défendu Donald Trump, critiqué pour l’utilisation de cette chanson alors même qu’il promeut des politiques anti LGBTQ+.
À quatre jours de l’investiture, il a tout de même tenu à rappeler que les performances des Village People ne signifient pas que ses membres approuvent la politique de Donald Trump. « Voyons ce qu’il va faire à l’avenir et s’il prend des mesures pour restreindre les droits des LGBTQ, les Village People seront les premiers à s’exprimer », a promis Victor Willis le 16 janvier.
D’ici là, les Village People comptent bien assurer le show de l’investiture et faire entendre leur musique « sans considération politique » en espérant que YMCA « pourra rassembler le pays ». Victor Willis a même souhaité bonne chance à Donald Trump pour ce nouveau mandat. La musique adoucit les mœurs. Et l’argent un peu aussi.
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