Que se passe-t-il au Yémen ? 4 questions pour comprendre le conflit, qui a pris un nouveau tournant

Les armées américaine et britannique ont bombardé les rebelles yéménites dans la nuit de jeudi à vendredi, en réponse aux attaques des navires marchands qui se sont multipliées ces dernières semaines.

Le premier ministre britannique Rishi Sunak, à gauche, et le président américain Joe Biden lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, en Lituanie, le 11 juillet 2023. Les deux armées ont bombardé plus d'une douzaine de sites utilisés par les Houthis au Yémen, dans le cadre d'une vaste opération de représailles le 11 janvier 2024. (Paul Ellis/Pool Photo via AP, File)

Alerte rouge en mer Rouge. Le conflit au Yémen a pris un nouveau tournant dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 janvier. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre les rebelles yéménites Houthis dans plusieurs villes qu’ils contrôlent. Dans leur viseur notamment, des radars et des infrastructures destinées à lancer des drones et des missiles en mer rouge. Le président américain Joe Biden a précisé que cette opération américano-britannique a été menée en réponse "directe aux attaques sans précédent des Houthis sur des navires internationaux en mer Rouge" qui menace le trafic maritime international.

Qui sont les rebelles Houthis du Yémen ?

Les rebelles yéménites appartiennent à un mouvement politico-militaire qui s’est formé au Yémen dans les années 1990. Ils se réclament du zaydisme, une branche minoritaire de l’islam, et du chiisme plus particulièrement. Ils s’opposent au pouvoir central yéménite qu’ils accusent de les discriminer dans une lutte armée depuis les années 2000. Soutenus par l’Iran, ils détiennent aujourd’hui près d’un tiers du territoire du Yémen dont une partie longe la mer rouge.

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Pourquoi les Houthis attaquent les navires en mer rouge ?

Les rebelles ont toujours été opposés à Israël. Mais l’offensive d’Israël dans la bande de Gaza, en riposte aux attaques du 7 octobre, a relancé les hostilités. Les Houthis s’attaquent depuis aux navires israéliens ou qui traitent avec l’Etat hébreu, en solidarité avec la Palestine. Plus de 25 attaques de navires ont été recensées dans la région depuis la mi-novembre.

Quelle est la position de la France ?

Le ministère des Affaires étrangères a réagi aux frappes américano-britanniques. Dans un communiqué, il estime que les Etats avaient le “droit de réagir” tout en exigeant que les Houthis mettent fin “immédiatement à leurs attaques” et en rappelant leur “responsabilité extrêmement lourde de l’escalade de la région”. Depuis le mois de décembre, la frégate Languedoc a été déployée dans la zone et veille “à la sûreté maritime” en lien avec ses partenaires.

Pourquoi la situation a des répercussions sur le monde entier ?

La mer Rouge relie la Méditerranée à l’Océan indien et constitue donc un point de passage entre l’Europe et l’Asie. Mais depuis que les attaques se sont multipliées dans la région, de plus en plus de transporteurs maritimes ont renoncé à emprunter le Canal de Suez. Ils sont obligés de faire un détour de 13 000 kilomètres, en passant par le Cap de Bonne Espérance, au large de l’Afrique, augmentant ainsi les coûts de transport et les délais de livraison. Cette voie nécessite 10 et 14 jours supplémentaires de navigation. Le géant suédois du meuble Ikea prévoit par exemple de possibles retards pour certains produits, voire leur disparition des rayons quelque temps.

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