XV de France: Flament, Meafou, Taofifenua et Willemse absents, Tuilagi sera-t-il propulsé titulaire en Ecosse?
C’est souvent comme ça : quand un forfait touche un poste en particulier, on a toujours l’impression d’un effet domino ensuite. Comme un jour sans fin. Seulement, au sujet de la 2e ligne du quinze de France, cette impression a laissé place à une réalité à la dynamique exponentielle.
Un effet boule de neige qui avait commencé avec le Toulousain Thibaud Flament, blessé à un orteil début décembre face à Cardiff en Champions Cup, s’est poursuivi avec son coéquipier de club Emmanuel Meafou (entorse du ligament externe du genou face à Bath le 21 decembre, au moins un mois d’arrêt) puis a touché cette semaine Romain Taofifenua (infection) avant de donner le coup de grâce à Paul Willemse, emporté par son balourd élan qui lui a valu une expulsion face à l’Irlande.
Et pendant que la paire du trèfle Joe Mc Carthy-Tadhg Beirne régnait en mode "air-sol" sur la pelouse du stade Vélodrome – la prestation du premier nous faisant d’ailleurs comprendre pourquoi le talentueux et parfois capitaine par le passé James Ryan était sur le banc – les Bleus de leur côté s’ajoutaient des maux de tête, même si le valeureux Paul Gabrillagues ferraillait dur dans les rucks.
Mais si l’entraîneur de la conquête William Servat a loué cette semaine "le vivier français", on ne remplace pas comme ça l’activité du très complet Flament, qui espérait il y a quelques temps postuler pour l’Ecosse mais qui n’est même pas sur la feuille de match aujourd’hui avec le Stade Toulousain face à Bayonne, ni l’empressante curiosité que son association avec Meafou aurait pu donner.
Même si ce dernier et ses 145 kilos auraient pu être pris par le rythme et la vitesse des Irlandais, en regardant ses compatriotes se faire ouvrir comme des livres sur les ballons portés (deux essais, des deux talonneurs Sheehan et Kelleher, encaissés de cette façon), on se dit que "Manny" aurait pu donner un coup de main afin de colmater les brèches. Mais lui non plus n’est pas là. Tout comme Romain Taofifenua ne le sera pas samedi à Edimbourg, précision du sélectionneur Fabien Galthié (une plaie à la jambe qui a entraîné une infection). Avec la suspension de Willemse, voici donc trois "gros porteurs" dont l’équipe de France sera privée.
Peu de "droitiers" disponibles
Mais il en reste un. Seulement, il a 19 ans. Le champion du monde U20 Posolo Tuilagi a vécu sa grande première au Vélodrome. Il a remplacé Paul Gabrillagues à la 55e minute et a fait ce qu’il a pu. Il avait impressionné les jours précédents lors des entraînements à Marcoussis, mais s’il a réalisé deux paires d’intervention en attaque et en défense, on ne joue pas toujours au bowling avec une telle équipe en face, à un tel niveau. Mais maintenant ? Comment le staff va organiser sa 2e ligne ? Qui va-t-il appeler en renfort ? En y regardant de plus près, il y a peu de "droitiers" disponibles. On aurait bien avancé le nom de Bastien Chalureau, présent à la dernière Coupe du monde, mais les épisodes judiciaires de l’intéressé devraient avoir refroidi le staff.
Quoi que le staff décide, leur fameux "ranking", cette hiérarchie de plusieurs noms par poste, place à nos yeux le 2e ligne de l’USAP en première ligne de la deuxième. Au jeu des vases communicants, Tuilagi est devenu un candidat naturel au statut de titulaire, à droite. Avec Gabrillagues ou Woki à ses côtés ? Ou le staff ne voudra pas le lancer dans le chaudron de Murrayfield dans ce contexte ? Il faudra guetter le groupe de 34 annoncé ce dimanche, le nom du remplaçant de Willemse puis ensuite le jeu des chasubles en début de semaine. Mais si le joueur de l’USAP faisait déjà beaucoup parler de lui avant de revêtir la tunique bleue, il est écrit que ses débuts seront conformes à son profil : pas comme les autres.