« Wonka » avec Timothée Chalamet n’a rien à voir avec « Charlie et la Chocolaterie », et c’est tant mieux

CINÉMA - La montagne (en chocolat) de Willy Wonka paraissait trop haute à escalader. Et pourtant, le réalisateur Paul King et l’acteur Timothée Chalamet y sont parvenus, avec brio. Le film Wonka, centré sur la jeunesse du chocolatier loufoque de Charlie et la Chocolaterie, est sorti en salles mercredi 13 décembre. 18 ans après le film de Tim Burton avec Johnny Depp devenu culte, le défi était plus que compliqué. Mais heureusement, Paul King s’en est totalement détaché, rendant toute comparaison impossible. Nous ne la ferons donc pas.

Dans son film, le réalisateur fait le portrait de Willy Wonka alors qu’il n’est encore qu’un jeune chocolatier sans le sou, aux ambitions gigantesques et au talent démesuré. Timothée Chalamet incarne à la perfection ce personnage de doux rêveur qui aime plus que tout faire plaisir aux autres. Il n’est pas encore un misanthrope paranoïaque reclus derrière les hauts murs de sa chocolaterie. Le scénario permet aussi de comprendre les origines de sa passion pour ledit chocolat (sa mère) et son besoin de réussir.

L’esprit de Noël nous gagne à peine quelques minutes après le début du film. Les décors sont fabuleux, presque oniriques. Par moments, Paul King nous embarque même encore plus loin à l’aide de procédés d’animation qui ne sont pas sans rappeler un certain Wes Anderson.

Wonka, un film de Noël magique

Le réalisateur nous force à faire un retour en enfance en nous prenant par la main après quelques notes de la première chanson seulement, et on l’y suit bien volontiers. On reconnaît bien là la patte inimitable du papa de Paddington.

Les chansons sont entraînantes, tantôt touchantes (Pure Imagination qu’on connaît depuis la version de Gene Wilder y fait un retour apprécié), tantôt très drôles, et interprétées par une grande variété de personnages. Vous prêterez une attention particulière à celle du cartel des chocolatiers, sans doute la plus savoureuse.

Tout comme les livres de Roald Dhal dont il s’inspire, le film de Paul King a plusieurs niveaux de lecture et est adapté à toute la famille, ce qui en fait un parfait film de Noël.

Wonka est un feel good movie par excellence où tout est bien qui finit bien. Grâce à une petite orpheline courageuse (Calah Lane), à quatre autres acolytes tout aussi désargentés, à un Oompa-Loompa à l’appétit vorace et aussi à une bonne dose de magie, Willy pourra devenir le roi du chocolat.

Les personnages secondaires savoureux de Wonka

Wonka est aussi un film de « coming of age », comprenez qui suit l’accomplissement du destin d’un jeune protagoniste, et son passage à l’âge adulte. Les obstacles sont donc nombreux pour le pauvre Willy : une tenancière de pension véreuse, des concurrents chocolatiers jaloux et prêts à tout pour le faire disparaître, et un policier trop gourmand.

Et on adore la palette de personnages secondaires tous plus loufoques les uns que les autres : le prêtre accro au chocolat joué par Rowan Atkinson, Olivia Colman et Tom Davis qui jouent le couple d’aubergistes et geôliers, Keagan Michael Key qui campe le capitaine de police très corruptible ou encore Hugh Grant l’Oompa Loompa plus posh que Victoria Beckham elle-même.

Devant Wonka, on pleure un peu, on rit beaucoup, on chante sans complexe. Et surtout, on a une furieuse envie de dévaliser un magasin de chocolat.

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