William Leymergie : "Je ne suis pas parti par crainte d’être viré de France 2"

(Crédit : C8/François Darmigny)
(Crédit : C8/François Darmigny)

Finis les réveils aux aurores pour William Leymergie. Après 32 ans de « Télématin », le présentateur rejoint C8 pour présenter une nouvelle émission « William à midi » à partir du lundi 10 septembre. Il nous en dévoile les grandes lignes et s’explique sur son choix de quitter France 2.

Votre nouvelle émission s’appelle « William à midi »… N’avez-vous pas été tenté de l’appeler « Télémidi » en clin d’œil à « Télématin » ?

(Rires) J’ai été tenté de l’appeler de toutes sortes de noms mais surtout pas celui-là ! C’eût été une erreur puisque j’ai tourné la page de « Télématin ». Et puis il me semble que « Télémidi » a déjà existé il y a très longtemps à la télévision en noir et blanc du temps de Jacques Chabannes en 1972 donc je n’ai pas eu cette idée du tout.

Mais est-ce qu’on va retrouver l’esprit de « Télématin » ?

L’esprit, c’est surtout le mien. Si on considère que j’en ai un tout petit peu, il va m’accompagner bien sûr. On va retrouver les fondamentaux d’un magazine de société mais on va davantage s’intéresser à la vie quotidienne de nos téléspectateurs avec des sujets utiles. Il sera inévitable que j’entende dire que ça ressemble à « Télématin ». Mais Vincent Bolloré m’a embauché pour faire un magazine qui me ressemble. Il ne m’a pas dit de venir en maillot de bain pour présenter un jeu télévisé !

Quels sont vos rapports avec Vincent Bolloré ? Votre arrivée sur C8 s’est-elle faite directement grâce à lui ?

Oui c’est lui directement. Nous nous connaissons depuis une quinzaine d’années et j’ai une profonde admiration pour l’entrepreneur et une grande sympathie pour l’homme. Ça faisait deux bonnes raisons pour accepter sa proposition.

Et la troisième raison est-t-elle qu’il vous paye mieux qu’à France 2 ?

Pas tant que ça, figurez-vous ! Moi je n’ai pas de boîte de production puisque l’émission est produite en interne. C8 ne me paye pas plus qu’à France 2. Ce n’était pas l’enjeu de toute manière. Si l’argent avait été un moteur dans ma décision, j’aurais dit oui bien avant (rires).

Dans quel état d’esprit avez-vous quitté France 2 ?

C’était douloureux. C’’est comme interrompre une histoire d’amour, ce n’est jamais facile. Mais il y a des fois où il faut se dire que c’est le moment pour s’en aller. Ce n’était pas leur point de vue mais pour moi, le cycle était terminé. C’était le moment ou jamais parce qu’après, on ne sait pas ce qu’il peut arriver.

Êtes-vous parti de France 2 pour éviter qu’ils vous demandent de partir, comme ils l’ont fait avec David Pujadas ?

Ça ne risquait pas puisqu’après l’annonce de mon départ, ils m’ont envoyé une lettre pour me dire qu’il voulait me garder tout le temps de la présidence de Delphine Ernotte. Je ne suis pas parti par crainte de cela.

Est-ce qu’il a été question d’emmener avec vous une partie de votre équipe de « Télématin » comme Laura Tenoudji sur C8 ?

C’est venu à l’esprit de quelques uns d’entre eux mais pas de mon côté. J’aurais trouvé ça extrêmement discourtois de m’en aller avec mes meilleurs éléments. On m’aurait reproché de faire la même chose avec les mêmes gens, c’était impensable.

Vous allez travailler sur la même chaine que Cyril Hanouna. Est-il le vrai patron de C8 comme on le dit souvent ?

Ce que j’ai bien compris ici, c’est que Cyril est un élément moteur de la grille quotidienne de la chaine. Il est effectivement assez indispensable. Je crois qu’il était content que je vienne sur la chaine. Mais le vrai patron, c’est Vincent Bolloré et ses équipes.

Avez-vous regardé votre successeur Laurent Bignolas dans « Télématin » ?

Je ne regarde pas tous les jours parce que je me lève un peu plus tard mais je pars au boulot assez tôt. Je l’ai regardé quelques fois et je le trouve vraiment bien. Il s’est parfaitement adapté à la charte de « Télématin » et je suis très confiant dans sa réussite.

Savez-vous quand vous arrêterez la télévision ? Ou c’est quelque chose que vous n’avez jamais envisagé ?

Quand on me pose cette question, je dis que j’y répondrais quand on arrêtera de me la poser ! (Rires) Vous savez, la télévision c’est addictif comme métier : c’est toute ma vie. Je n’ai fait qu’un métier : producteur-animateur. Alors tant que le désir est là, j’embrasse. Quand j’aurais plus envie d’embrasser, j’irais à la pêche ! Mais là avec C8, on est reparti pour quatre ou cinq ans.

Thomas Joubert

Du même auteur :