Natacha Polony : « Je n’ai jamais cherché à faire de la télévision »

Natacha Polony rebondit vite. Après avoir perdu son émission « Polonium » sur Paris Première et sa revue de presse sur Europe 1, la journaliste a rejoint LCI et fera également partie de la nouvelle émission de Thierry Ardisson « Les Terriens du dimanche » sur C8. Entretien avec une journaliste d’opinion.

Crédit : AFP
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Votre rentrée s’annonce chargée avec plusieurs rendez-vous sur LCI (dont la revue de presse) et la nouvelle émission d’Ardisson. Recherchiez-vous absolument à refaire de la télé après la fin de votre émission sur Paris Première ?

Absolument pas. La télévision n’est pas ma culture première. Je viens de la presse écrite et je n’ai jamais cherché à faire de la télévision. Thierry Thuillier le patron de LCI m’a contacté et j’ai été séduite par sa vision de l’information et du journalisme. Le projet de faire une chaine d’info sans tomber dans les travers de l’urgence et de l’immédiateté correspond à l’idée que je me fais du journalisme. On peut traiter l’actualité avec un pas de côté, avec du recul, avec des points de vue. On peut assumer avoir une lecture du réel lié à ses valeurs, à sa vision du monde mais sans militantisme.

Vous intervenez dans « La République LCI », l’émission de Julien Arnaud et Roselyne Bachelot. Elle a été la première à quitter la politique pour une carrière médiatique, suivie par beaucoup d’autres aujourd’hui. Comprenez-vous ces parcours ?

Il faut distinguer les choses. Roselyne Bachelot a toujours été très claire en expliquant que c’était un aller sans retour, une reconversion. Et tant qu’à se recycler, j’aime autant que les politiques le fassent dans l’animation d’émissions de télévision qu’en montant des boites de consulting pour vendre leurs carnets d’adresses à des multinationales. Quand on assume d’avoir changé de métier et qu’on ne revient pas en arrière tout va bien. Le problème peut venir du brouillage des catégories mais il y a toujours eu une porosité entre politique et journalisme en France.

On va aussi vous retrouver chez Thierry Ardisson dans « Les Terriens du dimanche » à partir du 10 septembre sur C8. Vous serez au milieu d’un tour de table étonnant qui va de Frantz-Olivier Giesberg à Jeremstar… Vous connaissiez Jeremstar ?

Très honnêtement je ne connaissais pas Jeremstar. Nous nous sommes rencontrés au cours d’un dîner de présentation de l’équipe. J’ai appris à le connaître, c’est un garçon très gentil et très sympathique. Ça m’intéresse toujours de me confronter à des milieux et à des gens que je ne connais pas. J’aime bien les surprises. Et dans cette émission il devrait y avoir du débat du fond et pas seulement du spectacle.

Pour beaucoup de téléspectateurs vous restez l’ancienne chroniqueuse de « On n’est pas couché » avec Laurent Ruquier. Que pensez-vous de l’arrivée de Christine Angot dans le fauteuil que vous avez occupé ?

On interroge toujours les anciens chroniqueurs sur leurs successeurs ! Alors je vais éviter de le faire pour la bonne et simple raison que c’est immédiatement repris partout sur des sites qui vont monter en épingle la moindre déclaration. Je pense que les anciens chroniqueurs ne sont pas les mieux placés pour commenter leurs remplaçants. Et je n’ai aucune leçon à donner.

Comment s’est passé votre départ d’Europe 1 ?

Il s’est passé d’une façon que je trouve triste dans la mesure où je n’ai pas compris pourquoi ça se passait comme ça. Il y a une manière polie et respectueuse de traiter les gens. J’aurais pu comprendre si on m’avait expliqué que la politique de l’antenne avait changé et que je n’avais plus ma place. Mais pendant un mois et demi on m’a dit qu’il ne fallait pas que je m’inquiète, qu’on avait absolument besoin de moi alors que ce n’était pas vrai. Ça a effectivement de quoi surprendre. J’ai engagé des poursuites judiciaires.

Thomas Joubert

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