Julian Bugier : "Je m’estimais légitime pour avoir la place de numéro 1 au 20h"

Aux commandes du 20h de France 2 depuis le mois de juin après le départ précipité de David Pujadas, Julian Bugier cédera sa place à Anne-Sophie Lapix à partir du lundi 4 septembre. Même s’il prend à cœur son rôle de joker, le journaliste de 36 ans ne cache pas ses ambitions et réussit tout de même à succéder à David Pujadas en reprenant l’émission “Cellule de crise” dès dimanche.

Crédit : France 2
Crédit : France 2

Vous reprenez les commandes de l’émission “Cellule de crise” que présentait David Pujadas… Est-ce un moyen de lui succéder malgré tout ?

Ce n’est pas en ces termes que j’imagine la reprise de l’émission. C’est un rendez-vous pédagogique de grande qualité qui s’inscrit dans ce qu’est capable de faire le service public en terme d’investigation. J’ai toujours eu un grand respect et une grande admiration pour le travail de David Pujadas dont je regrette le départ. Je suis ravi de m’inscrire dans ses pas. Mais j’entends tout de même imprimer mon propre ton, ma marque, mon humeur et ma vision éditoriale.

Pour ce premier numéro de la saison vous proposez une spéciale Lady Di “L’Onde de choc” dimanche 27 août à 22h50. Quel est le plus de cette émission par rapport à toutes les autres programmées sur toutes les chaines en ce moment (pas moins de 3 simultanément mardi soir sur C8, W9 et TMC) ?

Quand on est dans un moment d’anniversaire comme celui de la disparition de Diana, on est forcément dans un multi-traitement et chacun aborde le sujet avec son prisme et sa ligne éditoriale. A la différence de ce qu’on a pu voir sur les chaines concurrentes, notre valeur ajoutée est d’aborder les coulisses de la gestion de crise. Habituellement l’histoire de Diana est traitée sous l’angle de l’enquête, des rumeurs, de la conspiration ou du people. Notre équipe a rencontré les personnes chargées à l’époque de gérer cette crise au plus haut niveau de l’Etat. Cela donne une dimension plus intéressante que la simple tragédie de l’événement.

Quel bilan faites-vous de votre septième été au 20h ?

Les bonnes audiences sont une satisfaction personnelle et collective pour tout le travail de la rédaction. Le 20H de France 2 n’a jamais été aussi puissant et aussi proche de son principal concurrent. Notre moyenne au dessus de 23% de part d’audience est supérieure aux étés précédents. Le départ de l’antenne de David Pujadas au mois de juin m’a permis de m’installer dans la durée puisque je suis assis dans ce fauteuil depuis bientôt trois mois. Ces remplacements sont importants pour marquer le journal de son empreinte.

Dans ces conditions, n’avez-vous pas une frustration de devoir céder votre place à Anne-Sophie Lapix à partir du 4 septembre ?

Il n’y a pas de frustration à passer la main à la rentrée puisque les choses sont claires : je sais quel est mon rôle et je sais quel est le sien. J’ai eu une pointe de déception au moment où la décision a été prise. Je m’estimais légitime pour prétendre avoir la place de numéro 1. J’ai fait part de ma déception car quand on est numéro 2, on a vocation et l’ambition de devenir numéro 1. Mais je m’incline devant le choix d’Anne-Sophie Lapix. Elle est légitime, c’est une grande professionnelle et je m’inscrirais dans la continuité du travail qu’elle accomplira puisque je resterais joker du 20h cette saison.

Qu’est-ce qui pourrait vous faire arrêter les remplacements au 20h ?

Pour l’instant, pas grand-chose ! Je fais ce que j’adore: traiter et présenter l’info à chaud. Je n’ai pas envie d’arrêter la présentation des journaux. Mais je n’ai pas non plus envie de rester joker à vie (sourire). Dans ce métier, il faut savoir afficher ses ambitions. J’ai 36 ans, je suis relativement jeune, j’ai une belle carrière à accomplir. Je sais être patient. On a dit souvent que la patience est un gage d’expérience et de responsabilité. Je saurais donc encore être patient… Et puis j’ai la chance de présenter les opérations spéciales de l’information sur France 2, les débats de société en deuxième partie de soirée, le magazine hebdomadaire sur l’économie “Tout compte fait” le samedi à 14h et maintenant “Cellule de crise”.

Thomas Joubert