Wes Anderson s’oppose à la réécriture des livres de Roald Dahl : « L’œuvre est terminée »

Wes Anderson au Festival de Venise, le 1er septembre 2023
Wes Anderson au Festival de Venise, le 1er septembre 2023

LIVRES - Le réalisateur américain Wes Anderson, a présenté vendredi 1er septembre son adaptation en court-métrage de La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar de Roald Dahl à la Mostra de Venise, et s’est opposé à la réécriture des livres du Britannique qui supprimerait des termes jugés offensants.

« Si vous me demandez si Renoir devrait être autorisé à retoucher l’un de ses tableaux, je répondrai non. Je ne veux même pas que l’artiste modifie son œuvre », a déclaré le réalisateur américain, qui recevait un prix d’honneur.

« Je comprends la motivation (de la suppression de mots comme » gros « ou » fou « , ndlr) mais je suis de ceux qui pensent que lorsque l’œuvre est terminée, que le public interagit avec elle, la connaît, alors c’est terminé », a ajouté Wes Anderson, répondant aux journalistes.

« Et personne qui ne soit pas auteur ne devrait modifier le livre de quelqu’un d’autre -- il (Roald Dahl) est mort », a conclu le cinéaste.

Son court-métrage de 40 minutes met en scène Benedict Cumberbatch, Ben Kingsley, Dev Patel et Ralph Fiennes dans la nouvelle La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar, qui raconte l’histoire d’un homme qui apprend à voir sans ses yeux.

« Il s’agit plutôt d’une petite représentation théâtrale que nous avons trouvé le moyen de filmer », a expliqué Anderson, qui a réalisé pour Netflix quatre courtes adaptations de l’auteur, avec les mêmes acteurs.

Il avait déjà adapté Dahl en 2009 avec le film d’animation Fantastic Mr Fox.

En février, l’annonce d’un lissage des nouvelles éditions des livres de Roald Dahl, afin de supprimer des termes jugés offensants sur des sujets comme le poids, le genre, la race et la santé mentale, avait provoqué un tollé. L’éditeur britannique a finalement annoncé qu’il continuerait de publier les versions originales dans une collection spéciale.

En juillet, le musée Roald Dahl, dans le centre de l’Angleterre, a lui condamné dans un communiqué le racisme « indéniable et indélébile » de l’auteur britannique pour enfants, deux ans après les excuses de sa famille pour ses propos antisémites.

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