Web3 : enquête sur l'Internet du futur

Métavers pour les uns, infrastructure décentralisée pour les autres, espace fracturé pour les plus pessimistes… Internet est à la croisée des chemins. Son avenir pourrait prendre diverses formes. Qui, selon les avis, permettront de s'affranchir de ses dérives actuelles ou les renforceront. Plongée dans le futur virtuel.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°907, daté septembre 2022.

Vous. Le mot s'affiche en gros à la "une" du magazine américain Time, au centre d'un écran d'ordinateur. C'était le 25 décembre 2006, pour le numéro annuel désignant la "personnalité de l'année". "C'est vous qui avez le contrôle de l'ère de l'information", assène encore l'hebdomadaire. Car l'époque est à l'Internet collaboratif, aux blogs, à la production et diffusion de contenus par l'internaute lambda. Les géants d'aujourd'hui étaient des nouveau-nés : l'encyclopédie participative Wikipédia a été lancée en 2001 ; Facebook et le projet de cartographie collaborative OpenStreetMap en 2004 ; YouTube et Dailymotion en 2005.

C'est l'âge de ce que l'on a appelé le Web 2.0, successeur du Web 1.0, le Web originel, sans interaction. Un peu plus de quinze ans ont passé depuis ce numéro de Time. Et force est de constater que le pouvoir promis par le Web 2.0, ce sont - ironiquement - les géants du numérique qui le détiennent. Comment ? Grâce aux données des internautes qu'ils ont su capter, utiliser, monétiser. Des services comme Facebook, YouTube, Amazon, Google ont créé un écosystème très centralisé, régi par leurs algorithmes de recommandation et de personnalisation. Les données de tout internaute sont dans leurs datacenters, les technologies pour les exploiter sont les leurs.

C'est dans ce contexte qu'une formule fait aujourd'hui le "buzz" : Web3. La promesse : faire un virage à 180° et revenir à un Web décentralisé. Pour y parvenir, une technologie : la blockchain, ce système de transaction de pair à pair apparu avec le bitcoin, une monnaie virtuelle, en 2009. Son atout : des règles cryptographiques qui se passent des acteurs hégémoniques ou des organismes centraux. Attention, Web 1, 2 ou 3 ne s'éliminent pas les uns les autres et peuvent cohabiter. Ces évolutions ne sont pas des mises à jour comme il en existe avec les logiciels, où la version la plus récente vient "écraser"[...]

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