Wagner au Burkina Faso ? “Il est grand temps que les autorités clarifient la situation”

“Le Burkina Faso a conclu un accord pour suivre le Mali dans l’emploi des forces Wagner” sur son territoire, a déclaré le chef de l’État ghanéen lors d’une discussion avec le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, au deuxième jour du sommet États-Unis - Afrique le 14 décembre.

Une “déclaration pour le moins gravissime”, selon Sidwaya : le Burkina “n’a jamais évoqué officiellement un partenariat avec Wagner, malgré les appels à se tourner vers la Russie pour lutter contre les groupes armés terroristes”. Le quotidien gouvernemental critique le fond et la forme de cette sortie de Nana Akufo-Addo : “Ouagadougou, et c’est son droit, ne peut pas comprendre que le premier des Ghanéens survole le Burkina Faso et l’Afrique pour aller poser un problème de voisinage aux États-Unis”. Au nom des liens d’amitié, anciens, entre ces deux pays voisins, une discussion préalable par “la voie diplomatique” eût été préférable, selon lui.

Conséquences : l’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso a été convoqué au ministère des Affaires étrangères le 16 décembre, tandis que Ouagadougou rappelait son représentant diplomatique à Accra. Le premier aurait tenté de nuancer les propos du président ghanéen, en arguant qu’ils étaient “au conditionnel”, selon un communiqué officiel de la diplomatie burkinabè relayé par Burkina 24.

“Coup de tonnerre”

Alors, les paramilitaires de Wagner pourraient-ils ou non débarquer à Ouagadougou, voire, opéreraient-ils déjà sur le terrain comme le prétend le président Akufo-Addo ? Ce serait, selon le quotidien Le Pays, un “coup de tonnerre”. Prudent, il estime que “le président ghanéen ne prendrait pas le risque de faire une telle déclaration s’il n’avait pas la preuve de ce qu’il avance. C’est avant tout un dirigeant qui parle.”

La une du quotidien gouvernemental Sidwaya du 19 décembre 2022..
La une du quotidien gouvernemental Sidwaya du 19 décembre 2022..

Aujourd’hui au Faso n’écarte pas cette hypothèse non plus. Mais, soucieux de voir une “désescalade” diplomatique entre Ouagadougou et Accra, il appelle à une clarification de la part des autorités burkinabè. “Il est grand temps, écrit-il. Si elles ont fait appel à Wagner, qu’elles le disent, le Burkina Faso est un pays souverain et assume ses actes.”

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