Le vrai danger n’est pas l’IA, mais le “matraquage médiatique” qui l’accompagne

L’étincelle est vive, la mèche presque fondue, la bombe prête à exploser. Cette bombe est en fait un œil, à l’iris hors du commun, un mélange de violet et de jaune très pixélisé, presque artificiel.

Cet œil surhumain sur le point d’éclater est la métaphore choisie par le magazine canadien The Walrus pour évoquer la menace de l’intelligence artificielle, mais surtout “toute la mystification autour de cette technologie”.

“La véritable menace des superintelligences, c’est de se faire avoir par le matraquage médiatique qui les entoure”, estime le journaliste Navneet Alang, qui signe la une.

La recherche d’un nouveau dieu

Depuis l’arrivée de ChatGPT dans nos vies, la panique est partout. Il y a les écrivains qui craignent de devenir obsolètes, les gouvernements qui tentent d’encadrer l’IA, et les universitaires en proie à la confusion.

D’un autre côté, “les entreprises sont montées dans le train de l’engouement”, à l’instar de Microsoft et de Meta, qui dépensent des milliards. Par ailleurs, le financement des jeunes pousses de l’IA “a atteint près de 50 milliards de dollars américains en 2023”, précise The Walrus.

Cet entrain repose en partie sur la capacité de l’IA à traiter des millions de facteurs à la fois, capacité qui dépasse largement “celle des humains”, reconnaît le magazine de Toronto.

Pour autant, les tâches principales de l’IA sont “cantonnées à des actions que nous accomplissons déjà au quotidien”, comme trier les courriels. Ainsi, si l’IA prend tant de place, estime The Walrus, c’est que nous sommes devenus obsédés par la crainte de perdre la maîtrise d’“une intelligence qui a des millions d’étapes d’avance sur nous”.

Mais là encore, si les ordinateurs “peuvent s’approcher de ce que nous appelons la pensée”, ils “ne rêvent pas, ne veulent pas, ne désirent pas”, rappelle le magazine.

Finalement, à comparer nos atouts respectifs, “nous sommes loin d’être inférieurs à l’IA”. En réalité, “le fossé que nous percevons est surtout lié à notre méconnaissance de leur fonctionnement réel”.

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