Vous êtes végétarien ? C'est inscrit (aussi) dans vos gènes !

Pour la première fois, une étude vise à mieux comprendre l’association entre la génétique et le végétarisme strict.

La constitution génétique d’une personne pourrait jouer un rôle pour déterminer sa capacité à respecter un régime végétarien strict (Getty Images/iStockphoto)

Vous avez décidé de supprimer la viande et le poisson de votre alimentation ? Selon une récente étude menée par la Northwestern Medicine, ce choix pourrait être directement dicté par vos gènes. Les chercheurs assurent que la constitution génétique d’une personne joue un rôle pour déterminer si elle peut s’en tenir à un régime végétarien strict.

"Tous les humains sont-ils capables de suivre sur le long terme un régime végétarien strict ? C'est une question qui n'a pas été étudiée sérieusement", assure l'auteur correspondant de l'étude, le Dr Nabeel Yaseen, professeur émérite de pathologie à la Feinberg School of Medicine de l'Université Northwestern. Et de compléter : "Il semble qu'il y ait plus de gens qui aimeraient être végétariens qu'ils ne le sont en réalité, et nous pensons que c'est parce qu'il y a quelque chose de bien ancré ici qui pourrait manquer aux gens. (...) Bien que les considérations religieuses et morales jouent certainement un rôle majeur dans la motivation à adopter un régime végétarien, nos données suggèrent que la capacité à adhérer à un tel régime est limitée par la génétique".

Mieux comprendre le végétarisme

Dans le cadre de cette étude, des scientifiques ont comparé les données génétiques de 5 324 végétariens stricts à 329 455 témoins. Trois gènes ont été "significativement associés au végétarisme et 31 autres gènes y ont été potentiellement associés. Plusieurs de ces gènes, dont deux des trois principaux (NPC1 et RMC1), sont impliqués dans le métabolisme des lipides (graisses) et/ou dans la fonction cérébrale", rapporte l'étude dans un communiqué.

"Je suppose qu'il pourrait y avoir des composants lipidiques présents dans la viande dont certaines personnes ont besoin. Et peut-être que les personnes dont la génétique favorise le végétarisme sont capables de synthétiser ces composants. Cependant, pour le moment, ce n'est que de la spéculation et il y a beaucoup plus de travail à faire pour comprendre la physiologie du végétarisme", nuance le Dr Yaseen. Ces conclusions ont été publiées dans la revue scientifique PLOS ONE.

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