“Nous voulons la liberté” : la contestation anti-Assad ne tarit pas

À Soueïda, la colère contre le régime de Bachar El-Assad est entrée dans sa quatrième semaine. Et elle est toujours aussi vive. Vendredi 8 septembre, plus de 2 000 habitants de cette ville du sud de la Syrie et de la province éponyme se sont rassemblés sur la place Al-Sir, la principale place de la localité, rebaptisée “place de la Dignité” par les manifestants, sur laquelle de nombreux drapeaux ont été brandis.

Ils ont réclamé “la chute” du président syrien, Bachar El-Assad, et “scandé les slogans de la première révolution syrienne”, écrit le site d’opposition syrien Enab Baladi, faisant allusion au soulèvement de 2011, dans le sillage des “printemps arabes”. “Le peuple veut la chute du régime” ou “Nous voulons la liberté ! Contre ton gré, Bachar, nous obtiendrons la liberté !”, ont ainsi entonné à pleins poumons les manifestants.

Fait notable de cette nouvelle manifestation (dont des images diffusées par le média syrien Suwayda 24 sont visibles ci-dessous) : la présence d’opposants issus de tribus de la région qui, jusque-là, s’étaient montrés plutôt discrets, mais également celle de protestataires venus de la région voisine de Deraa, berceau du soulèvement pacifique de 2011.

Une population en grande détresse économique

Les contestataires multiplient les gestes de défi contre le régime et les symboles du pouvoir, face à un laisser-faire assez étonnant de la part du gouvernement. Ainsi, en marge du rassemblement organisé dans le centre-ville de Soueïda, des manifestants s’en sont pris à des portraits de Bachar El-Assad et de son père, Hafez, qui, à eux deux, gouvernent la Syrie depuis plus de cinquante ans, raconte Enab Baladi.

Ici, sur le fronton d’une banque agricole à Soueïda, ou ci-après, au siège du Syndicat des agriculteurs.

La région de Soueïda, principal fief de la minorité druze du pays (communauté musulmane hétérodoxe), est le théâtre de manifestations contre le régime depuis que Damas, qui contrôle la zone, a levé il y a moins d’un mois les subventions sur les carburants, alourdissant encore un peu plus le fardeau porté par une population en grande détresse économique.

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