Voile : l'incroyable victoire de Marie Tabarly

C'est en pleine nuit, à 0 h 52, heure française (22 h 52 GMT), au terme de 214 jours et 11 heures de navigation, après avoir franchi les trois caps et affronté les mers les plus dangereuses du monde, que Pen Duick VI est entré dans ce bras de mer qu'on appelle le Solent entre Southampton et l'île de Wight en Grande-Bretagne, pour franchir en vainqueur la ligne d'arrivée de la course autour du monde, tracée devant Cowes, ce village, berceau de la voile et des marins.

C'est peu dire qu'Éric Tabarly aurait été fier de Marie. Disparu en mer d'Irlande le 13 juin 1998, le plus célèbre des marins français de course au large aurait apprécié la magnifique victoire de sa fille, dans l'Ocean Globe Race, une course autour du monde à la voile, qui, du temps où Éric l'a courue, s'appelait la Whitbread. Il aurait d'autant plus salué l'exploit de Marie, que lui-même avait dû abandonner cette course, en 1973, après avoir cassé deux fois son mât. Marie Tabarly, elle, remporte, à la fois l'avant-dernière, la dernière étape et le classement général de la course sur le vaillant Pen-Duick VI, le bateau que Tabarly avait fait construire pour cette épreuve, il y a cinquante ans.

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Avec ce ketch à coque noire, il avait toutefois pris sa revanche en gagnant, à Newport, la « transat en solitaire » des Anglais devant Alain Colas, en 1976. La victoire aujourd'hui, un demi-siècle après la construction de « la mésange à tête [...] Lire la suite