Vladimir Poutine réélu président de Russie, la communauté internationale consternée

Vladimir Poutine réélu président de Russie, la communauté internationale consternée (Photo du président russe Vladimir Poutine lorsd’un discours pour le 1160e anniversaire de l’État russe à Veliky Novgorod, le 21 septembre 2022.)
ILYA PITALEV / AFP Vladimir Poutine réélu président de Russie, la communauté internationale consternée (Photo du président russe Vladimir Poutine lorsd’un discours pour le 1160e anniversaire de l’État russe à Veliky Novgorod, le 21 septembre 2022.)

RUSSIE - C’était joué d’avance, mais la consternation est tout de même au rendez-vous. Vladimir Poutine, au pouvoir depuis déjà un quart de siècle, a été réélu à la tête du pays ce dimanche 17 mars après trois jours d’un scrutin tout sauf équitable. L’homme fort du Kremlin recueille 87,3 % des voix, selon les dernières estimations.

Poutine a prononcé le nom de Navalny après sa victoire, un événement rarissime

Quelques semaines après la mort d’Alexeï Navalny en prison, cette victoire minutieusement préparée par le Kremlin, bien que très prévisible, consterne l’Occident et ses opposants. « Il est clair pour tout le monde que ce personnage, comme cela s’est produit si souvent dans l’histoire, est tout simplement ivre de pouvoir et fait tout ce qu’il peut pour régner éternellement », a ainsi déclaré Volodymyr Zelensky dans un message publié sur les réseaux sociaux dimanche soir. Pour le chef d’État ukrainien, la présidentielle russe n’a « aucune légitimité ».

La France a estimé pour sa part ce lundi 18 mars que « les conditions d’une élection libre, pluraliste et démocratique » n’avaient « une nouvelle fois » pas été réunies en Russie. Selon le ministère des Affaires étrangères, le scrutin s’est déroulé « dans le contexte d’une répression accrue à l’encontre de la société civile et de toute forme d’opposition au régime, de restrictions toujours plus fortes à la liberté d’expression et de l’interdiction de fonctionnement des médias indépendants ».

Soutien à l’opposition

Le Quai d’Orsay salue « le courage des nombreux citoyens russes ayant manifesté pacifiquement leur opposition à cette atteinte à leurs droits politiques fondamentaux » et « condamne » l’organisation par Moscou « de prétendues “élections” dans les territoires ukrainiens temporairement occupés par la Russie » en Crimée, dans la ville de Sébastopol ainsi que dans une partie des régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson.

Même son de cloche pour le chef de la diplomatie européenne. La réélection de Vladimir Poutine est basée sur « la répression et l’intimidation », a déclaré ce lundi à Bruxelles Josep Borrell. L’élection présidentielle en Russie « n’a pas été un scrutin libre et juste », a souligné le diplomate avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

À son arrivée à Bruxelles, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a dénoncé « une élection sans choix ». Le processus électoral montre « l’action infâme de Poutine contre son propre peuple », a-t-elle ajouté. « Organiser de soi-disant élections dans certaines parties de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie est contraire au droit international. »

De son côté, Pologne a estimé dimanche dans un communiqué que l’élection n’était « pas légale, libre et équitable », ajoutant que le scrutin s’était déroulé « dans un contexte de répressions sévères » et dans les régions occupées de l’Ukraine, en violation du droit international.

Dans un message posté sur X (ex-Twitter), le chef de la diplomatie britannique David Cameron a pour sa part dénoncé « l’organisation illégale d’élections sur le territoire ukrainien, l’absence de choix pour les électeurs », et « l’absence de contrôle indépendant de l’OSCE », l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. « Ce n’est pas à cela que ressemblent des élections libres et équitables », a-t-il conclu.

Les principaux chefs d’État et de gouvernement alliés de l’Ukraine, comme Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre britannique Rishi Sunak ou le président américain Joe Biden n’ont pas réagi ce lundi matin.

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