Vivienne Westwood était aussi une icône militante

LONDON, UNITED KINGDOM - 2020/07/21: Vivienne Westwood seen suspended 10ft inside a bird cage during the protest.
Fashion designer and business woman Dame Vivienne Westwood is suspended in a ten foot high bird cage outside the Old Bailey in London to protest against the US extradition of Julian Assange. (Photo by Brett Cove/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

MODE - Défendre des idées la rendait heureuse, comme elle l’a soufflé dans sa biographie, en 2014. Ce jeudi 29 décembre, la plus célèbre des créatrices de mode britannique Vivienne Westwood est décédée à l’âge de 81 ans, laissant derrière elle sa maison éponyme et une carrière résolument punk.

« Ce que je fais aujourd’hui, disait-elle dans cette même biographie, c’est toujours punk. Il s’agit toujours de crier contre l’injustice et de faire réfléchir les gens même si c’est inconfortable. Je resterai toujours punk dans ce sens. »

Irrévérencieuse jusque dans ses derniers jours, Vivienne Westwood ne s’est pas contentée de revendiquer ses idées sur les podiums, elle a défendu ses convictions dans la vie de tous les jours, un fait rare dans l’industrie de la mode.

Au centre de ses combats, son engagement pour l’environnement. « Je m’intéresse aujourd’hui de plus en plus à la question du réchauffement climatique et à la façon de sauver l’humanité. C’est pourquoi je me dois d’élargir la définition d’un intellectuel : même un enfant, doté d’un minimum d’éducation, peut déjà être qualifié d’intellectuel. Il s’agit avant tout de quelqu’un qui, comme moi, aime comprendre la nature du monde et la place qu’il y occupe », écrivait-elle, en 2016, dans une tribune pour Le HuffPost.

« La mort de la justice »

Pionnière, elle appelait, dès 2008, l’industrie de la mode à prendre en compte le changement climatique et enjoignait les consommateurs à ne pas constamment acheter des vêtements, même si ses détracteurs pointaient ses contradictions en la matière. Preuve à l’appui, le nom d’un de ses défilés en 2009 : « + 5 degrés ».

Réutilisation de cintres, étuis plastiques… Vivienne Westwood, qui s’est notamment servi de ses vêtements pour refléter ses pensées, a lutté activement et à son échelle contre le gaspillage énergétique. Elle s’est aussi engagée auprès de plusieurs ONG, comme Greenpeace et Cool Earth. En 2015, elle a marqué les esprits en défilant assise dans un tank, qui la conduisait vers la demeure du Premier Ministre de l’époque, David Cameron, pour dénoncer la décision du gouvernement d’autoriser l’exploitation du gaz de schiste par fracturation.

Son autre grand combat a été la défense de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, arrêté en 2019 après avoir passé plus de sept ans réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres. La même année elle dénonçait durant l’un de ses défilés « la corruption du gouvernement et la mort de la justice ». Un an plus tard, elle apparaissait dans une cage géante devant un tribunal londonien pour protester contre son extradition.

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