Yahoo Actualités Vivement lundi: le racisme
Ah, le racisme… Vous vous souvenez du temps où il ne pointait son nez qu'à la fin d'un repas arrosé, quand votre tonton, rendu encore plus lourdingue par le bon litre bien tassé de côtes du Rhône ingéré, commençait une phrase par: «Non mais moi, j'ai rien contre les Arabes, et d'ailleurs j'adore le tajine au citron, mais…»?
Je ne vous dirais pas que c'était le bon vieux temps car déjà, au bout de sa table, ce tonton gênant plombait un peu l'ambiance et on se demandait comment c'était possible de dire des âneries pareilles. Avec ou sans côtes du Rhône.
Flash forward. Nous voici en 2024, à la veille de ce premier tour des élections législatives anticipées, idée de génie (non) pondue il y a trois semaines par un président génial (vraiment non) qui ce soir-là aurait mieux fait pour se distraire de se prendre un abonnement Netflix comme un vulgaire smicard. Nous voici également dans une France où votre tonton relou s'est démultiplié et représente désormais environ 32% de la population qui vote. Le pays est devenu une table où on n'a plus trop envie de s'asseoir pour casser la croûte. Rapport au fait que le voisin de droite préfère lui casser du pédé.
Comment en est-on arrivé là? Probablement parce qu'en à peine quarante ans, la jeunesse qui scandait fièrement «touche pas à mon pote», s'est transformée en une génération qui nous désenchante en s'abrutissant jour après jour devant «Touche pas à mon poste».
Avant, les jeunes gens voulaient changer le monde. Maintenant, entre deux chorégraphies ratées sur TikTok, ils se disent que c'est pas impossible que la Terre soit plate parce que Cyril Hanouna, il a dit qu'il l'avait vu écrit quelque part sur internet.
Sur internet par exemple, il est aussi écrit que Raphael Enthoven est philosophe, Marlène Schiappa écrivaine et que Bruno Le Maire a sauvé l'économie française. C'est vous dire s'il faut se méfier du web.
Bref, il y a un tout…
