Visite de Charles III en France : selfie, bise, hug... ce qu’on peut faire (ou pas) avec le roi et la reine

Charles III et Camilla sont en France du 20 au 22 septembre.
ANDREW MILLIGAN / AFP Charles III et Camilla sont en France du 20 au 22 septembre.

ROYAUTE - Le voyage d’état de Charles III et Camilla en France est réglé comme du papier à musique. Entre visites officielles, dîners d’état avec Emmanuel et Brigitte Macron et autres activités planifiées de longue date, les souverains vont aussi aller à la rencontre de la population à Paris et à Bordeaux, à partir de ce mercredi 20 septembre.

Si vous souhaitez les voir et les approcher, il y a de nombreuses règles à respecter. Il vaut mieux par exemple éviter les selfies, précise Thomas Pernette, auteur du Manuel de survie royal. « Non, pas de selfie, pas du tout. Enfin si vous êtes derrière des barrières, rien ne vous empêche de dégainer votre portable, mais les selfies ça reste quand même compliqué. Ce qu’on peut faire, c’est lorsqu’ils passent à proximité, on donne son portable à un voisin pour qu’il prenne une photo, c’est tout.»

Autre règle d’or à respecter, ne pas crier pour interpeller Charles III et Camilla comme peuvent le faire les fans d’une star de cinéma. « On ne les invective pas en criant. Jamais. »

Si vous choisissiez d’enfreindre ces règles, ce serait à vos risques et périls. Les gardes du corps de leurs Majestés sont en général très réactifs. « Ils ne rigolent pas. Charles s’est déjà pris des œufs sur la tête, ils vont être vigilants, même si c’est en France. »

Vous pouvez en revanche leur serrer la main.

Quelles règles protocolaires pour les invités à Versailles ?

Le mercredi 20 septembre, un grand banquet sera donné à Versailles dans la galerie des glaces. Pour les quelque 150 à 180 invités qui y assisteront, les mêmes règles s’appliquent, et d’autres supplémentaires. Des règles qui débutent dès le carton d’invitation : robe de soirée pour les dames, et white tie (queue-de-pie) ou black tie (smocking) pour les hommes. Ces invités vont être présentés au roi et à la reine, et ils vont devoir se plier à un protocole précis.

« Pas de révérence pour les hommes, simplement on baisse la tête en leur serrant la main, mais on ne fait surtout pas de baise-main. Et petite révérence obligatoire pour les dames.  » Autre règle essentielle : « Si on a la chance d’échanger avec eux, on ne les appelle pas par leur prénom, c’est ’your majesty’ la première fois, puis ’sir’ pour le roi, et ’mam’ pour la reine. »

De quoi peut-on parler avec un roi et une reine, vous demandez-vous peut-être ? Là encore, attention au protocole. « On ne pose jamais de question au roi ou à la reine, on répond aux leurs. Par ailleurs les Windsor sont champions dans l’art du small talk, mais surtout, on ne tente pas l’humour. Les blagues vivent très mal la traduction, donc ce serait surtout l’occasion de prendre un four. » À bon entendeur(s)...

Peut-on toucher Charles III et Camilla ?

La personne du roi est-elle intouchable, au sens propre ? Pas vraiment d’après le spécialiste des têtes couronnées : « C’est plus facile de le toucher que sa mère. Sous Élizabeth II, s’il y avait bien un crime de lèse-majesté, c’était de toucher la reine. Aujourd’hui, on ne peut pas vraiment prendre Charles III dans ses bras, mais c’est un roi beaucoup plus tactile, qui va beaucoup plus au contact direct. »

Charles III est un roi plus proche des gens que ne l’était sa mère. Même si Élizabeth II ne s’était pas offensée par exemple du « hug » de Michelle Obama en 2009, alors que ce dernier avait enflammé la presse.

Et le nouveau roi n’hésite pas à montrer de manière parfois surprenante ce désir de proximité : « Il fait des choses inédites. Les bises par exemple. On n’imagine pas Élizabeth II faire des bises à part à des membres de sa famille et encore après une révérence en bonne et due forme. Lui, oui. Bientôt il va bénir les bébés. ».

Autre exemple, en 2022, Charles III avait volontiers dansé avec des membres de la communauté juive de Londres pour Rosh Hashanah, en leur tenant la main.

Charles III, un roi qui aime les bains de foule

Une proximité avec ses sujets qui s’est même accrue depuis qu’il est devenu roi, alors qu’on aurait pu imaginer que la couronne viendrait le distancer du peuple et qu’il se placerait dans une posture « royale ».

« On sent qu’il aime ça. Il fait ces choses-là volontiers. Depuis le début du règne, on le voit, il adore serrer des mains, les bains de foule. Je pense qu’il a tellement souffert d’avoir une image désastreuse et d’être peu aimé, voire détesté dans les années 90 au moment de la mort de Diana, qu’aujourd’hui il apprécie d’autant plus. »

Pour Thomas Pernette, si Charles III est un roi visiblement plus tactile et chaleureux, le virage avait été pris bien avant son accession au trône. « Le vrai tournant, c’est à partir des années 2000, c’est le moment où on a vu pour la 1ère fois la reine vraiment sourire. Après l’horreur des années 90, l’ensemble de la famille royale s’est rendu compte qu’ils avaient besoin d’une image plus humaine. Il n’y a plus seulement la pompe, mais il y a l’humain. Ils ont compris qu’il fallait montrer plus de chaleur entre eux, et vis-à-vis de leur peuple. »

Une image « libérée » de la royauté britannique qui devrait évoluer encore plus avec la prochaine génération. William et Kate, futurs roi et reine, sont en effet passés maîtres dans l’art de la communication médiatique et l’utilisation des réseaux sociaux.

À voir également sur Le HuffPost :

Le « pull aux moutons » de Lady Diana vendu aux enchères pour plus d’un million d’euros

Matthieu Chedid est entré au Musée Grévin, et ce détail sur sa statue de cire l’a beaucoup amusé