Visite de Charles III en France : Elizabeth II sera partout dans ce déplacement, un an après sa mort
MONARCHIE BRITANNIQUE - La coïncidence du calendrier n’a échappé à personne – et surtout pas à Charles III lui-même. La visite d’État du souverain britannique, prévue à l’origine au mois de mars avant d’être reportée à cause des manifestations contre la réforme des retraites, intervient à une date symbolique : le premier anniversaire de la mort de sa mère, Elizabeth II.
Ce séjour « sera l’occasion de se souvenir » de la reine un an après sa mort, explique une source diplomatique britannique au HuffPost. Le roi est attendu ce mercredi 20 septembre en début d’après-midi à Paris pour une cérémonie commémorative à l’Arc de triomphe, avant un entretien bilatéral avec Emmanuel Macron et un banquet à Versailles dans la soirée. Le premier jour d’un déplacement de 72 heures en France, où le fantôme la souveraine décédée le 8 septembre 2022 sera omniprésent, lors de visites symboliques comme pendant les rendez-vous protocolaires.
Le marché aux fleurs, « un bel hommage »
Ce sera particulièrement le cas lors de la visite du roi et de la reine Camilla au célèbre marché aux fleurs de l’île de la Cité, jeudi après-midi. « Un bel hommage » de Charles III, lui-même passionné par le jardinage, à celle qui était tombée sous le charme de cet ensemble de pavillons au cœur de Paris, lors de sa première visite en France en 1948. Elle n’était alors que princesse.
La reine y était retournée en 2014, lors de sa dernière visite d’État en France, pour inaugurer une plaque à son nom sur ce marché désormais nommé Elizabeth II.
L’étape suivante de sa visite, à quelques pas de là, rappellera à Charles III des souvenirs plus douloureux. Le souverain se rend en effet sur le parvis de Notre-Dame, aux côtés d’Emmanuel et Brigitte Macron, pour rencontrer les équipes en charge du chantier de restauration de la cathédrale. Un sujet « important pour le roi », note cette source diplomatique, « marqué par l’incendie du château de Windsor », la résidence secondaire préférée de sa mère, en 1992. Ce feu violent, qui n’avait fait aucun blessé grave, a traumatisé la monarchie britannique. Il est, avec les ruptures des princes Andrew et Charles, et le divorce de sa fille Anne, l’un des drames personnels qui a fait dire à la reine cette année-là qu’elle avait vécu une « annus horribilis ».
Dans les pas d’Elizabeth II à Versailles
C’est aussi le souvenir d’Elizabeth II qui a imposé le choix d’un banquet au château de Versailles, ce mercredi soir. Selon l’Élysée, c’était un souhait de Charles III, « sensible à l’idée de marcher dans les pas de sa mère » dans l’un des lieux français les plus prestigieux et les plus connus au monde. La francophile et francophone Elizabeth II, qui avait fait cinq visites d’État en France, est en effet le chef d’État étranger à avoir été le plus reçu à Versailles : en 1948, en 1957 (pour un déjeuner dans la galerie des Glaces, où va dîner Charles III) et en 1972.
La reine Elizabeth II ne sera, là encore, pas loin de son successeur sur le trône lors du déplacement de ce dernier à Bordeaux vendredi. Les 11 et 12 juin 1992, elle avait elle-même fait un détour dans cette région liée à Londres par l’histoire (une partie était soumise à la couronne d’Angleterre entre les 12e et 15e siècles), qui accueille aujourd’hui plus d’un quart de la population britannique de France. Reçus par le maire Jacques Chaban-Delmas, la souveraine et le prince Philip avaient invité le président François Mitterrand et son épouse sur le yacht royal Britannia, amarré dans le port de la Lune, sous l’œil des caméras.
De l’Arc de triomphe à l’Élysée, en passant par le Sénat où Elizabeth II s’était adressée aux parlementaires français en 2004, Charles III effectuera, pour sa première visite d’État en tant que roi, les mêmes étapes protocolaires que sa mère avant lui. Sur la forme aussi, le nouveau souverain ne devrait pas manquer de rappeler le style de sa mère : bilingue, il s’exprime dans un français impeccable.
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