Visite de Charles III en France : la cathédrale Notre-Dame, une étape très symbolique pour le roi

Le roi Charles III sous l’arc de Triomphe à Paris, mercredi 20 septembre.
YOAN VALAT / AFP Le roi Charles III sous l’arc de Triomphe à Paris, mercredi 20 septembre.

CHARLES III - C’est l’une des images marquantes de la vie d’Elizabeth II : la reine, dissimulée sous un long ciré à capuche, observant, impuissante, les flammes qui ravagent son château de Windsor, un jour d’automne 1992. C’est aussi l’une des images que son fils et successeur, le roi Charles III, a eue à l’esprit lors de son passage sur le parvis de Notre-Dame, à Paris, ce jeudi 21 septembre.

Le souverain britannique, également gouverneur suprême de l’Église anglicane, a rencontré en milieu d’après-midi, avec Emmanuel Macron et son épouse, les représentants de l’équipe de restauration aux abords de la cathédrale. Cette étape, déjà prévue en mars avant que sa visite d’État soit reportée, était « importante pour le roi, marqué par l’incendie du château de Windsor », a indiqué une source diplomatique britannique au HuffPost.

Windsor, un incendie traumatisant pour la famille royale

Ce 20 novembre 1992, la résidence secondaire préférée de la reine, en travaux, s’embrase à cause d’un projecteur placé trop près d’un rideau. Les flammes s’étendent rapidement à tout le château situé à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Londres. Pendant 15 heures, elles détruisent 115 pièces, dont neuf appartements d’État. C’est le prince Andrew, seul membre de la famille royale présent au moment du feu, qui a informé sa mère, arrivée rapidement sur les lieux. « Elle était dévastée », dit-il aux journalistes sur place.

L’événement traumatise la famille royale britannique. À tel point que la reine sort de sa traditionnelle réserve, quatre jours plus tard, en livrant sa tristesse dans un discours resté célèbre. « 1992 n’est pas une année dont je me souviendrai avec un plaisir inaltéré. Selon les mots de l’un de mes correspondants les plus sympathiques, elle s’est révélée être une “annus horribilis” », déclare la souveraine à l’occasion du 40e anniversaire de son accession au trône. La même année, son fils Andrew s’est séparé de Sarah Ferguson, le prince Charles de la princesse Diana, tandis que sa fille a divorcé de son premier époux, Mark Philips.

Au moment de l’incendie, le prince Charles, âgé de 44 ans, est dans sa résidence de Sandringham, dans le Norfolk. « Je regardais la télévision et je voyais ces flammes terrifiantes et la fumée qui s’échappait du château », commentera-t-il plus tard dans un documentaire. « Je me suis dit que la première chose que je devais faire était de sauter dans une voiture et d’y aller. L’un des pires moments était quand j’ai remonté l’autoroute et que j’ai vu cet embrasement et la fumée qui envahissait le ciel, a-t-il ajouté, rappelant avoir passé une partie de son enfance dans ce château. Cela m’a glacé le sang. »

Les mêmes questions pour la reconstruction

Près de 30 ans plus tard, le 16 avril 2019, alors que les pompiers luttaient toujours contre l’incendie dévastateur à Notre-Dame, le prince de Galles s’était empressé, comme sa mère, de faire part de sa tristesse dans une lettre adressée au président français. Soulignant la « signification particulière » de la cathédrale dans le cœur des Français, il la qualifiait de « trésor pour l’humanité », « l’une des plus grandes réalisations architecturales de la civilisation occidentale ». « Assister à sa destruction dans cet épouvantable incendie est une tragédie bouleversante, dont nous partageons tous la douleur insupportable », écrivait l’héritier du trône, passionné d’architecture – il a notamment imaginé et fait construire en 1993 le village de Poundbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

« Nos pensées vous accompagnent, vous et le peuple français (...), en particulier parce que nous avons vécu l’expérience de l’incendie dévastateur du château de Windsor il y a 27 ans », ajoutait-il. « Apres avoir été consterné par les scènes de dévastation qui ont suivi le terrible incendie il y a quatre ans, il me tarde de visiter cette magnifique cathédrale et de voir par moi-même comment des métiers séculaires ont été remis en valeur pour servir la cause de la restauration », a insisté le roi, mercredi à Versailles.

La reconstruction du château de Windsor a coûté plus de 42 millions d’euros, notamment financés par des dons privés et l’ouverture au public du palais de Buckingham, une première décidée par la reine. Comme pour Notre-Dame, une question s’est imposée à l’heure de la restauration : les 1 500 artisans doivent-ils rebâtir à l’identique les parties endommagées de cette forteresse médiévale ou avoir une approche nouvelle ? Une combinaison de ces deux options a finalement été trouvée pour les travaux, étalés sur cinq ans.

Cinq ans, c’est aussi l’objectif que s’est fixé Emmanuel Macron pour restaurer Notre-Dame. La date de la réouverture est prévue en décembre 2024, après les Jeux olympiques de Paris à l’été.

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