Le « violeur de Tinder » Salim Berrada condamné à la réclusion criminelle pour 18 ans

Salim Berrada, surnommé « le violeur de Tinder », est accusé de viols et agressions sexuelles par 17 femmes.
SOPA Images via Getty Images Salim Berrada, surnommé « le violeur de Tinder », est accusé de viols et agressions sexuelles par 17 femmes.

JUSTICE - Il est décrit comme un « homme dangereux » par le ministère public, comme un profil « très inquiétant » par un expert psychiatre. Salim Berrada, surnommé « le violeur de Tinder », accusé d’avoir violé ou agressé sexuellement 17 femmes abordées sur des sites de rencontre en 2015 et 2016, a été condamné ce vendredi 29 mars à 18 ans de réclusion criminelle par la cour criminelle de Paris.

Cette peine est moins lourde que les réquisitions du parquet, qui avait demandé une condamnation à 19 ans de prison, presque le maximum encouru – 20 ans. Une peine « nécessairement sévère », avait estimé l’avocat général Philippe Courroye, qui se justifie par le nombre de victimes attirées chez ce photographe d’aujourd’hui 38 ans, un « insatiable chasseur égocentrique », mais aussi, selon lui, par le risque de récidive.

Placé en détention provisoire dans cette affaire en 2016, Salim Berrada avait été remis en liberté en 2019 dans l’attente de ce procès. Mais il avait vite été mis en examen pour des faits similaires et renvoyé en prison en 2023. Cette deuxième enquête est toujours en cours.

Un « modus operandi »

Durant leurs investigations, les enquêteurs ont mis en avant un « modus operandi » toujours identique du photographe qui attirait les femmes chez lui sous prétexte d’un shooting photo. Une « forme d’industrialisation » d’un processus, avec un « cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel », où il listait phrases d’accroche, compliments, propositions. Il envoyait « en masse » des sollicitations à de potentielles modèles, en profitant de sa notoriété de photographe.

Ces femmes à qui Salim Berrada disait qu’elles étaient « uniques », sa « muse », arrivaient chez lui, se voyaient offrir de l’alcool, que beaucoup n’osaient pas refuser. Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force. Les enquêteurs soupçonnent une « soumission chimique ». Puis les plaignantes décrivent un brusque changement de comportement et des rapports sexuels imposés malgré leur refus. Elles ont toutes assuré qu’il n’y avait aucun doute possible sur leur absence de consentement.

De son côté, Salim Berrada a continué de contester tous les faits durant les deux semaines de procès. Pour lui, les relations étaient consenties ou n’ont pas existé, et il n’y a pas eu de soumission chimique. Se disant conscient du « mal terrible » qu’il a fait, il est convaincu que certaines des plaignantes se sont persuadées qu’il était « un violeur » après les appels à témoins publiés sur les réseaux sociaux. D’autres « mentent » effrontément, et puis certaines… « J’ai pu penser qu’elles étaient consentantes parce qu’elles ont dit “oui” pour faire bonne figure », a-t-il avancé.

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