Violences urbaines: plusieurs commissariats pris pour cible dans la nuit de mercredi à jeudi

Violences urbaines: plusieurs commissariats pris pour cible dans la nuit de mercredi à jeudi

"Vers minuit, ils ont escaladé le grillage et caillassé le poste, deux jets de Molotov, salve de mortiers. Nos murs ne sont pas assez protégés", s'est alarmée par message cette policière d'une CRS autoroutière alors que ses locaux étaient pris pour cible. Au cours de cette deuxième nuit de heurts, à la suite de la mort de Nahel tué par un tir policier à Nanterre, les violences ont visé en priorité les commissariats.

"Les symboles de la République ont été attaqués", a reconnu ce jeudi matin Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.

Des locaux incendiés

Alors que huit compagnies de CRS étaient engagées en région parisienne, les départements du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis ont été le théâtre de nombreuses violences. À Bagnolet, les effectifs de la BAC 93 ont interpellé en flagrant délit des personnes en train d'incendier le commissariat. Dans la ville voisine de La Courneuve, les locaux de la police ont été attaqués.

À Neuilly-sur-Marne, le commissariat local a été incendié. Il a fallu 1h30 aux pompiers pour éteindre le feu. Tout le rez-de-chaussée a brûlé. "C'est la désolation (...) on s'aperçoit que tout est détruit, on va être obligé de rester fermés jusqu'en septembre", témoigne la déléguée au Logement qui travaille dans ces locaux.

Dans le Val-de-Marne, c'est le poste de police de Cachan qui a été incendié. Dans un autre commissariat "la première attaque" a eu lieu "quand il y avait seulement le chef de poste et standard", témoigne un autre policier dans un SMS que BFMTV a pu consulter.

"Des policiers qui se barricadent"

"On a des policiers qui ont dû se barricader dans les commissariats, parce que quand vous avez un groupe de 40 personnes cagoulées avec des armes par destination et que vous êtes deux, parce que toutes les patrouilles sont dehors, il faut sécuriser le commissariat et empêcher qu'ils rentrent", détaille sur BFMTV David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.

"Tirs de mortiers sur nous, pas sur le commissariat", commente un policier de terrain. "On tire à bout portant sur des policiers avec des tirs de mortiers, on jette des cocktails Molotov sur les policiers pour les tuer", abonde sur BFMTV Reda Belhadj, porte-parole Unité SGP Police FO Île-de-France. Dans les Hauts-de-Seine, deux policiers, deux gendarmes et quatre pompiers ont été blessés.

Article original publié sur BFMTV.com