Violences, harcèlement, maltraitance… Les entraîneurs sportifs de haut niveau face aux polémiques

Championnats du monde de gymnastique, en octobre 2023.  - Credit:Filippo Tomasi/IPA Sport / ipa-a / MAXPPP / IPA Agency/Maxppp
Championnats du monde de gymnastique, en octobre 2023. - Credit:Filippo Tomasi/IPA Sport / ipa-a / MAXPPP / IPA Agency/Maxppp

Entre la multiplication des affaires de violences sexuelles, l'explosion des signalements dénonçant des faits de maltraitance et de harcèlement moral, et la publication récente d'un rapport parlementaire au vitriol sur les défaillances au sein des fédérations, le mouvement sportif traverse une époque tourmentée. Dans ce contexte, et à quelques mois des JO de Paris, nous avons voulu donner la parole à l'un de ceux qui sont sur le terrain, pour comprendre ce que signifie être entraîneur aujourd'hui.
Ancien coach de la meilleure gymnaste française Mélanie de Jesus dos Santos, Éric Hagard se livre avec sincérité et clairvoyance.

Le Point : Comment vivez-vous cette période si particulière que traverse le sport de haut niveau ?

Éric Hagard : J'ai peut-être un peu d'avance, liée à mon parcours personnel : j'ai en effet eu la chance, au début des années 2000, d'entraîner aux États-Unis, où la relation coach/athlète est complètement différente. Où l'on est observé, scruté. Où tout peut être interprété, tout peut être sujet à polémique. Les salles restent ouvertes et les parents assistent aux séances, comptent le nombre de passages de leurs enfants… Cela peut être surprenant, mais ça m'a permis de revoir ma manière d'entraîner. Il faut rester dans une justesse tout en respectant les règles du haut niveau.

Dans le contexte actuel, nous devons être encore plus vigilants par rapport à ce que l'on dit, à ce que l'on fait, comment le message est perçu. Pour beaucoup, c'est [...] Lire la suite