La ville de Marcq-en-Barœul annule un concert d’Izïa après ses propos visant Emmanuel Macron

La chanteuse Izia Higelin, ici se produisant sur la scène des « Vieilles Charrues », en juillet 2022.
La chanteuse Izia Higelin, ici se produisant sur la scène des « Vieilles Charrues », en juillet 2022.

NORD - La mairie de Marcq-en-Baroeul, dans le Nord, a annoncé ce lundi 10 juillet qu’elle annulait le concert d’Izïa prévu le 13 juillet dans la ville, en raison de propos jugés « scandaleux » tenus par la chanteuse lors d’une prestation le 6 juillet près de Nice, évoquant un lynchage d’Emmanuel Macron.

La mairie de l’élu LR Bernard Gérard a décidé de résilier « unilatéralement » le contrat relatif « à la prestation de la chanteuse » pour ce concert précédent les feux d’artifice de la fête nationale, jugeant que l’artiste avait tenu des propos « d’une grande violence à l’égard du Président de la République » et « pénalement répréhensibles ».

En « contradiction » avec les valeurs du 14 juillet

Une référence directe aux propos tenus par la chanteuse, fille de Jacques Higelin, lors d’un concert près de Nice le 6 juillet et qui évoquaient un lynchage d’Emmanuel Macron, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

« La venue à Marcq-en-Barœul de cette artiste, pour un concert public, gratuit et familial (...) serait en conséquence en contradiction avec les valeurs de rassemblement et d’unité qui prévalent lors de notre fête nationale », poursuit la collectivité dans son communiqué.

Contacté par l’AFP, Believe, label d’Izïa, n’a pas réagi dans l’immédiat.

Cette décision fait suite à un déluge de réactions après que le parquet de Nice a annoncé samedi avoir ouvert une enquête visant la chanteuse pour « provocation publique à commettre un crime ou un délit ».

Battes de baseball et piñata

La députée Renaissance du Nord Violette Spillebout a ainsi pointé du doigt sur Twitter dimanche un « appel au meurtre » dans un contexte de violence contre les élus. D’autres ont défendu la liberté d’expression, comme le rappeur Médine.

Évoquant le chef de l’État lors d’un concert jeudi soir à Beaulieu-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, où elle se produisait dans le cadre du festival « Les nuits guitare », l’artiste avait imaginé comment il pourrait être lynché publiquement par les spectateurs.

« Je le connais, quelle coquine celui-là, il s’est dit là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c’est qu’on m’accroche à 20 m du sol telle une piñata humaine géante, et qu’on soit tous ici présents munis d’énormes battes avec des clous au bout comme dans Clockwork Orange » (le film de Stanley Kubrick Orange mécanique, ndlr).

Et la chanteuse de poursuivre, d’après une vidéo postée sur le site et le compte TikTok du magazine culturel InOut Côte d’Azur : « Et là, on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse que les gens du Sud ont, là, juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte avec nos petits clous, et dans un feu de bengale de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois… ».

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