En ville et malgré la pollution, la mésange privilégie l'odorat pour s'alimenter

En ville, la mésange charbonnière privilégie l'odorat pour trouver son alimentation, malgré la pollution, alors que celle des champs se repose plus sur la vision, selon une étude qui souligne la capacité d'adaptation de ce volatile à un milieu urbain.

"C'est l'inverse de ce à quoi nous nous attendions, une vraie surprise", dit à l'AFP Diana Rubene, chercheuse en écologie du comportement à l'Université suédoise des sciences agricoles d'Uppsala. Parus major, la plus grande des mésanges, est aussi un des rares passereaux à avoir colonisé les villes, sans renier ses attaches champêtres.

L'oiseau utilise aussi bien la vue et l'odorat pour identifier une grande variété d'aliments - graines, vers de terre, toute une gamme d'insectes etc. Atout supplémentaire pour la scientifique : il apprend vite. Comment cet oiseau utilise-t-il les signaux olfactifs et visuels pour s'alimenter, en les associant ou pas ? Et l'environnement urbain, avec ses éclairages et sa pollution, affecte-t-il son comportement ? Une équipe de chercheurs des universités d'agriculture d'Uppsala et de biologie de Lund ont habitué 13 mésanges charbonnières à chercher pitance, sous forme de petits morceaux de ver de terre, cachés dans un assemblage de perchoirs.

Disposé sur une perche, l'assemblage offrait à l'oiseau le choix d'un perchoir sans signe distinctif et vide, d'un autre doté d'une pastille de couleur, d'un troisième avec un sachet distillant une odeur, et d'un quatrième combinant couleur et odeur, avec par exemple la couleur bleue et une odeur de vanille.

Une mésange charbonnière à Troïtskoie, près de Moscou, le 14 janvier 2018 en Russie (AFP - Yuri KADOBNOV)
Une mésange charbonnière à Troïtskoie, près de Moscou, le 14 janvier 2018 en Russie (AFP - Yuri KADOBNOV)

Friand de petites chenilles, qui se repaissent de feuilles des arbres, Parus major utilise la vision, mais aussi son odorat exceptionnel pour les repérer. Il identifie les signaux chimiques - des composés volatiles - qu'émettent les arbres attaqués par la chenille. "Nous nous attendions à ce que l'environnement urbain, avec beaucoup de pollution et d'autres odeurs qui ne sont pas naturelles, puisse troubler le sens de l'odorat des oiseaux, et rendre plus difficile son utilisation", explique Diana Rubene. "Mais la conclusion est à l'opposé".

"Plus malignes"

Les mésanges "urbaines", captur[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi