Viktor Bout, l'ex-prisonnier russe échangé contre Brittney Griner, accuse l'Occident de vouloir "détruire" la Russie

Le marchand d'armes russe Viktor Bout, détenu aux Etats-Unis pendant 14 ans et échangé contre la basketteuse américaine Brittney Griner, a accusé l'Occident de vouloir "détruire" et "diviser" la Russie, dans une interview parue vendredi.

"Les Occidentaux pensent qu'ils ne nous ont pas achevés en 1990, quand l'Union soviétique a commencé à s'effondrer", a déclaré Bout, un ancien officier soviétique, au média russe RT.

"Et le fait qu'on essaye de vivre, de n'être gouvernés par personne et de ne dépendre de personne, d'être une véritable puissance indépendante (...) C'est bien sûr pour eux une nouveauté choquante. Ils pensent qu'ils peuvent à nouveau nous détruire et diviser la Russie", a-t-il poursuivi.

Marchand d'armes

Jeudi, après de longues tractations, Washington a accepté de remettre à Moscou cet homme de 55 ans, arrêté en 2008 lors d'une opération américaine en Thaïlande, en échange de la basketteuse Brittney Griner, détenue en Russie depuis des mois pour une affaire de cannabis.

Né, selon un rapport des Nations unies, en 1967 à Douchanbé, capitale de l'ex-république soviétique du Tadjikistan, Viktor Bout a étudié à l'Institut militaire des langues étrangères de Moscou, avant d'entrer dans l'armée de l'Air.

Il a su, dès 1991 et la chute de l'URSS, selon ses accusateurs, profiter du chaos post-soviétique pour acquérir à bas prix quantité d'armements sur des bases militaires livrées à elles-mêmes et auprès d'officiers en quête de moyens de s'enrichir ou simplement de subsister.

Un film inspiré de sa vie

Il est entré dans la culture populaire américaine en 2005, lorsque sort le film "Lord of War" ("Seigneur de Guerre"), inspiré de sa vie, et dans lequel Nicolas Cage joue un trafiquant d'armes pourchassé par Interpol. Dans son interview à RT parue vendredi, Viktor Bout a commenté cette réputation forgée par Hollywood.

"S'ils étaient venus me voir et m'avaient posé des questions, ils auraient sans doute imaginé une histoire plus intéressante. Pour moi, actuellement, Hollywood, c'est simplement un organe de propagande de Washington", a-t-il balayé.

Article original publié sur BFMTV.com